La première dame du PT s'est abstenue de donner des détails sur ce dossier pour ne pas, dit-elle, influer sur le procès Sonatrach qui se déroule en ce moment. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, ne lâche pas prise. Elle menace, cette fois-ci, de rendre publics, au moment opportun, des dossiers graves concernant l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qu'elle accuse de «haute trahison». «J'ai en ma possession des informations graves avec des preuves palpables concernant l'implication de Chakib Khelil dans des opérations mafieuses à l'international, en relation avec des services de renseignements. C'est de la haute trahison», a martelé Mme Hanoune lors d'une conférence de presse animée au siège du parti. La première dame du PT s'est abstenue de donner des détails sur ce dossier pour ne pas, dit-elle, «influer» sur le procès Sonatrach qui se déroule en ce moment. La leader du PT affirme connaître parfaitement les lois de la République et de ce fait elle attendra le moment propice pour abattre ses cartes. «Il y a en ce moment un procès en cours et personne n'a le droit d'interférer. Je ne veux pas faire pression. Mais sachez que je leur réserve bien des surprises. Khelil s'est comporté comme un ennemi du pays», déclare Mme Hanoune qui s'interroge, plus loin, s'ils vont ramener Chakib Khelil pour qu'il réponde de ses actes devant la justice. Lors de sa conférence, Mme Hanoune a longuement critiqué les articles contenus dans l'avant-projet de révision de la Constitution, elle estime que l'indépendance de la justice promise dans cette nouvelle loi est un slogan creux. «Ils disent que les juges ne doivent pas céder aux pressions. Mais que peuvent-ils lorsque c'est le ministre de la Justice qui les désigne, les promeut, leur demande des comptes ? Comment ces juges-là peuvent-ils être indépendants ? C'est impossible ! Outre cela, dans cet avant-projet, il est aussi dit que le Conseil supérieur de la justice sera toujours présidé par le président de la République. Où est l'indépendance de la justice dans tout cela» s'est-elle interrogée. Mme Hanoune considère que ce projet soumis à examen comporte de petites avancées, mais fondamentalement, il ne propose pas de changements à la hauteur des aspirations des citoyens. Il ne consacre pas la séparation des pouvoirs, la nature du régime n'a pas été clarifiée, il n'y a rien sur les violences faites aux femmes, ni sur la neutralité de l'armée, il n'y a même pas un début de démocratie effective… Mme Hanoune est convaincue qu'il n'y aura pas de changement de Constitution tant que le combat contre la «‘‘mafieutisation'' des institutions n'est pas pris en compte». Elle a estimé que la question liée à l'accès des binationaux vivant à l'étranger aux hautes responsabilités de l'Etat et aux fonctions politiques était très complexe. «Le Président avait posé le problème de certains ministres qui ont la double nationalité. C'est un véritable problème, mais je ne jette pas l'opprobre sur les binationaux», note la conférencière. S'agissant de la reconduction de Bensalah à la tête du Sénat, Mme Hanoune est quelque part soulagée. «Nous ne sommes pas concernés par cette question, mais on ne pouvait pas l'ignorer. On avait peur qu'un mafieux soit à la tête du Conseil de la nation. Bensalah n'est pas un militant du parti mais c'est un homme d'Etat», tranche-t-elle. Par contre, la non-reconduction de Zohra Drif-Bitat ne l'a pas affectée, elle est même soulagée. Par ailleurs, s'agissant de la loi de finances 2016, Mme Hanoune demande au Président de rattraper le coup dans la loi de finances complémentaire. Elle s'est réjouie de l'élan de solidarité suscité par les attaques qu'elle a subies de la part de Saadani, Bouchouareb et leurs pairs. Ces gens représentent, pour Mme Hanoune, le pouvoir parallèle. Elle regrette que ni le ministre de la Communication ni aucune autre partie n'ont remis à leur place ces individus. «Sellal ne s'est pas mêlé à cette cabale, cela nous réconforte, mais nous regrettons que le ministre de la Communication n'ait pas levé le petit doigt pour arrêter les dérives des prédateurs», conclut Mme Hanoune.