A l'affiche, les groupes Ichenwiyen (chenoui), Imarhan n'Tnezruft (targui), Inasliyen (kabyle), Les Berbères (chaoui), Malika Domrane, Nordine Chenoud et Assam Mouloud. Rabah Inasliyen, un des pionniers de la chanson moderne engagée des années 1970, ouvre le bal par un récital mythique et nostalgique. Comme au bon vieux temps, les «Pink Floyd» kabyles ont interprété Tilufa, Idurar et autres morceaux choisis pour la circonstance. Sans intermède, Djamel Sabri, alias Joe Les Berbères, prend le relais pour un show endiablé agrémenté de ses fous pas de danse sur scène. Un militant inusable de l'amazighité rappelle au public l'animateur de la soirée, Arezki Azouz. «C'est le premier groupe à avoir chanté durant les années 1980 à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou en guise de soutien au combat identitaire.» Visiblement ému par l'accueil triomphal qui lui a été réservé, l'enfant terrible des Aurès enchaîne par des tubes ayant fait sa renommée. Et de commenter entre deux morceaux : «Tamazight langue officielle dans son pays, c'est un grand jour.» Le retour des enfants prodigues Le voyage musical à travers l'Algérie berbère s'est poursuivi par un récital targui plein de fraîcheur du groupe Imarhan n'Tnezruft (Les amis de Tnezruft). Autre surprise du programme concocté par Radio Tizi Ouzou : le retour sur scène de Mouloud Assam, après… 37 ans d'absence. En projet, a-t-il annoncé, un album dans lequel il compilera l'essentiel de son riche répertoire qui n'est disponible qu'à la discothèque de la radio. Accompagné de son fils au piano, il a régalé l'assistance par des airs magnifiques, dont Ayaklalas, reprise par Ali Amrane dans son avant-dernier album. Dans le même sillage des «revenants», à signaler la prestation de Nordine Chenoud. Egal à lui-même, l'artiste s'est dit ravi de se produire à Tizi Ouzou. Il y a eu aussi Hamid Ichanwiyen aux textes ciselés et à la musique entraînante. Créée en 1979, la troupe n'a rien perdu de sa superbe. Pour conclure en beauté cette soirée symbolique de Yennayer, les organisateurs ont invité Malika Domrane venue spécialement de France avec sa troupe, dont 4 Français. Une heure durant, elle met le feu à une salle archi pleine et incandescente.