«L'avant-projet de Constitution vient de consacrer la réconciliation nationale, mais ne dit pas mot sur notre résistance face aux hordes terroristes. Sans notre résistance, jamais l'ANP et les autres services de sécurité n'auraient pu gagner cette guerre engagée contre la République et les institutions n'auraient pas été préservées», clame l'Alliance des GLD et Patriotes. Les gardes communaux, les Patriotes et des victimes de terrorisme dénoncent le contenu du projet de révision constitutionnelle. Ils déplorent notamment le fait d'ignorer leur résistance contre le terrorisme dans le préambule de ce texte qui a institutionnalisé la réconciliation nationale. Regroupés au sein d'une nouvelle organisation baptisée «Alliance nationale patriotique», les représentants de ces milliers de bénévoles pour la sauvegarde de la République se disent «déçus» par le contenu de la mouture finale du projet de révision de la Constitution, adopté lundi soir par le Conseil des ministres. «Sans la résistance, il n'y aurait pas eu la réconciliation nationale», lance le porte-parole de cette Alliance, Lahlou Aliouat, lors d'une conférence de presse animée hier au siège du MDS, à Alger. «L'avant-projet de Constitution vient de consacrer la réconciliation nationale, mais ne dit pas un mot sur notre résistance à tous face aux hordes terroristes. Sans notre résistance, jamais l'ANP et les autres services de sécurité n'auraient pu gagner cette guerre engagée contre la République. Sans notre résistance, jamais les institutions n'auraient été préservées», clame également cette Alliance dans un communiqué-appel au peuple algérien, rendu public à l'occasion. Visiblement très attristée par cet «oubli», l'Alliance nationale patriotique rappelle encore les sacrifices des gardes communaux, des GLD, des Patriotes et du peuple algériens qui se sont dressés comme un seul homme contre le projet terroriste. «Nous avons bravé les terroristes qui se drapaient de l'islam et qui nous promettaient le cercueil si nous allions aux urnes ou si nous envoyions nos enfants à l'école (…). Sans notre résistance, jamais nous n'aurions pu entonner l'hymne national ni parler du 1er Novembre et de ses martyrs. Sans les 200 000 martyrs, dont Boudiaf, Alloula, Yefsah, Chergou, Benhamouda, Hasni, Matoub… jamais Bouteflika ne serait devenu Président pour faire sa réconciliation», lit-on dans le même communiqué. Les membres de cette Alliance affirment que leur résistance est «un précieux legs pour les générations futures. C'est cette résistance que nous voulons laisser en héritage à nos enfants. Sans quoi, nous considérerons cette Constitution comme étrangère à notre combat, une trahison de nos martyrs, des sacrifices et défis ayant permis de sauvegarder la République». Les membres de cette Alliance dénoncent aussi le traitement de faveur dont ont bénéficié les terroristes d'hier et leurs chefs, hissés au rang de «personnalités nationales». «En parallèle, les Patriotes vivent dans des conditions précaires. Il y a même un Patriote ayant perdu une jambe qui perçoit seulement 4000 DA/mois. Les Patriotes sont traités comme des mendiants, tandis que les terroristes sont choyés et protégés», dénonce Lahlou Aliouat. Selon lui, l'Alliance ne va pas se taire face à cette exclusion : «Nous allons organiser des actions pacifiques pour dénoncer le contenu de ce projet. Nous allons à la rencontre des citoyens pour faire entendre notre voix.» Pour lui, l'Alliance est «un espace pour s'exprimer sur des questions politiques».