Ils ne veulent pas entendre parler de Madani Mezrag «Tant que les patriotes seront là, Mezrag n'entrera jamais dans l'Histoire,» promet Ali Bouguettaya, porte-parole de la Coordination nationale des patriotes. La sortie récente de Madani Mezrag qui a tenu une université d'été avec ses acolytes à Mostaganem au nom de l'AIS, bras armé du FIS, a été perçue par nombre de partis politiques et d'organisations de la société civile, comme étant une provocation de trop et ce, d'autant plus que ce chef terroriste revendique «un accord avec l'armée» tout en déclarant que son action a comme objectif «de consolider la réconciliation nationale et d'éviter à notre pays de revivre ce qu'il avait déjà vécu et de connaître les guerres civiles comme dans certains pays arabes». Néanmoins, ce que ne dit pas ce sinistre émir, c'est que l'objectif principal de l'accord qu'il a eu avec «l'armée lorsqu'il a quitté le maquis en 1997», était l'éradication du terrorisme. Or, depuis 2007 à ce jour, des milliers d'attentats terroristes ayant fait plusieurs centaines de morts aussi bien parmi les civils que parmi les militaires, ont été enregistrés. Pis encore, des endroits autrement sensibles et stratégiques ont été touchés, notamment le Palais du gouvernement, le siège du HCR, l'Académie militaire de Cherchell, etc. Où était ce Madani Mezrag qui s'assigne désormais un rôle de «pacificateur» et de «stabilisateur» durant tout ce temps? Où était-il quand des soldats de l'ANP se sont fait massacrer à Aïn Defla et à Skikda? Où était-il quand quatre patriotes ont été brûlés à Merouana en plein mois de Ramadhan? Pourquoi n'a-t-il pas dénoncé ces crimes? «Madani Mezrag est un hypocrite de race. Il représente une bande de 6000 criminels qui ont causé au pays 30 ans de retard dans tous les secteurs. Ils ont détruit l'Algérie et ne savent faire que la détruire davantage. Ils ont déjà détruit l'avenir d'une génération et le pouvoir, au lieu de s'en tenir au pacte de la rahma de Zeroual et les dépouiller de tous leurs droits politiques, ils les laissent activer en toute impunité et leur font, par moment, de la promotion. Sinon, comment se fait-il que l'on invite à la Présidence un criminel qui a détruit une génération pour lui demander son avis sur l'avenir de toutes les générations à venir?»a déclaré Ali Bouguettaya, porte-parole de la Coordination nationale des patriotes que nous avons joint, hier, par téléphone, en affirmant que «tant que les patriotes seront là, Mezrag n'entrera jamais dans l'Histoire». «Le pouvoir algérien se trompe lourdement en croyant qu'un criminel peut changer. C'est la même chose qui s'est passée au milieu des années 1980 avec Chebbouti. On l'a libéré après un passage devant la cour de Sûreté de l'Etat croyant qu'il allait renoncer. Or, c'est lui qui a monté le premier groupe terroriste, à savoir le MIA. Qui nous dit que Mezrag n'est pas en train d'entreprendre la même chose?» a ajouté Ali Bouguettaya qui a annoncé le soutien effectif du Mouvement des patriotes dont il coordonne l'activité au rassemblement qui se tiendra le 20 août à Bouira. A côté de cette virulente réaction des patriotes, un grand sentiment d'indignation et d'inquiétude gagne les milieux républicains. En effet, en plus des partis politiques qui ont dénoncé «la faillite de l'Etat» qui tolère «qu'une armée parallèle existe», notamment le RCD, le MDS et Jil Jadid, les gardes communaux, les GLD et les retraités de l'Armée se sont aussi mis de la partie pour s'opposer à l'assignation d'un quelconque rôle non seulement à Madani Mezrag, mais à tous ceux qui se sont impliqués dans des actes terroristes durant la décennie noire. «Madani Mezrag, au lieu d'être poursuivi en justice pour tous les crimes horribles qu'il a commis pendant de longues années, a été autorisé à tenir une université d'été dans une forêt.. Nous tenons à dénoncer fermement cette liberté dont jouit pleinement ce terroriste et criminel. C'est une atteinte aux centaines de milliers de victimes du terrorisme» a indiqué Aliouat Lahlou, porte-parole du Mouvement pour la cause des gardes communaux, à la presse. La résistance antiterroriste va reprendre donc de plus belle et la sortie de Madani Mezrag, fut-elle une tentative de faire diversion suite aux exigences de plus en plus insistantes de l'opposition pour aller vers «une transition démocratique» ou une simple action de promotion du chef de l'AIS et de ses sbires, a été l'opportunité de remettre en mouvement la résistance patriotique. Car, selon toute évidence, même si le terrorisme a perdu du terrain face aux patriotes, aux GLD, aux gardes communaux et à l'Armée, il est notable que la République est menacée par l'offensive islamiste qui se veut de plus en plus massive et virulente.