Les universitaires de la nouvelle circonscription administrative d'In Guezzam et de Tinzaouatine, villes situées respectivement à 400 et 500 km à l'extrême sud de Tamanrasset, ont investi la rue, avant-hier, pour protester contre «l'exclusion et la marginalisation» dont ils sont victimes. Arborant des banderoles où l'on pouvait lire «Ne nous poussez pas à recourir à la violence pour faire valoir nos droits», «Nous exigeons l'application des instructions du Premier ministre», «Non à l'exclusion des cadres locaux», etc., les protestataires se sont rassemblés devant leurs daïras respectives pour exprimer leur colère contre les traditions bureaucratiques de l'administration locale, mais aussi pour dénoncer les pratiques «régionalistes» cautionnées par certaines directions de la wilaya lors des opérations de recrutement. Le problème de l'affichage des postes d'emploi pourvus au titre de l'année considérée a également été soulevé par les manifestants, qui citent l'exemple de l'établissement public de santé de proximité de Tinzaouatine. «Les opérations de recrutement sont centralisées au niveau de la direction de Tamanrasset qui emploie des cadres issus d'autres régions de la wilaya, dont l'unique souci reste la confirmation pour se faire muter. Le poste sera ainsi libéré et restera vacant alors que nos jeunes, bien qu'ils répondent parfaitement aux profils demandés, sont livrés au désœuvrement et à l'oisiveté», peste un protestataire qui signale l'affectation dans ces localités reculées de cadres sanctionnés par leur administration d'origine afin de «purger leur peine». L'absence d'annexes des dispositifs Ansej et CNAC a également été soulevée par les mécontents, qui réclament l'ouverture d'antennes locales afin d'éviter aux porteurs de projet de longs et lassants déplacements vers le chef-lieu de wilaya. Pour conclure, les protestataires en ont appelé au premier magistrat du pays, lui demandant de prendre en considération la revendication relative à la promotion de cadres originaires de cette région du Grand Sud aux postes et fonctions supérieures. Optant pour la politique d'apaisement, les autorités locales, qui avaient reçu les représentants des protestataires, ont promis de prendre en charge leurs revendications, a-t-on indiqué. En attendant la concrétisation de ces promesses, les universitaires se préparent déjà à d'autres actions similaires pour faire pression et réclamer leur part de développement.