Déployant de grandes banderoles accrochées sur le portail du siège de la wilaya, des dizaines de jeunes en majorité des diplômés universitaires, venus de Ghardaïa et Metlili sont revenus à la chargé hier, pour exiger que les promesses faites par le Premier ministre soient tenues rapidement. “Nous exigeons la concrétisation sur le terrain des décisions prises en faveur des chômeurs des willayas du Sud", tel était le leitmotiv des jeunes. Bien organisés et d'une manière pacifique, ils ont cette fois-ci complètement bouclé les portes de la wilaya, s'amassant en grand nombre. Munis d'un mégaphone, les protestataires n'ont pas cessé de réclamer le respect des engagements pris par les autorités, en leur attribuant des postes d'emploi. Des manifestants soulèvent des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : “Halte à la hogra", “Nous ne demandons que du travail et de la dignité", “Nous sommes tous des Algériens", mais encore une fois surtout celles dénonçant la gestion du dossier de l'emploi par les responsables locaux. Cette fois-ci, d'autres slogans, fusant du mégaphone, ont fait leur apparition, tels que “Tab djnanou oua baâ ebladou" (Il est fini, il a vendu son pays) ou encore “Ya lil aâr, Ya lil aâr, baoû Esahra bi dollars" (ô ! Honte, ils ont vendu le Sahara en dollars). L'un des activistes, Souid Rafik, a tenu à affirmer que le mouvement est “pacifique", soulignant le refus de “toute récupération politique". “Nous n'avons que des revendications sociales qui sont connues du pouvoir et il serait bien inspiré de nous écouter." Par ailleurs, des centaines de chômeurs des localités de la daïra de Djamaâ, 120 km d'El-Oued, ont organisé avant-hier un rassemblement devant le siège de la daïra. Ces chômeurs, dont la majorité des universitaires sans emploi, sont venus de plusieurs localités. Ils ont protesté contre la hogra et l'exclusion des jeunes chômeurs de la région. Brandissant le drapeau national au rythme des chants patriotiques, les manifestants étaient bien organisés et disciplinés. Ils ont scandé “Assez de la hogra", “Assez de la marginalisation", “La justice est endormie" “Travail, logement et une vie digne". Une forte présence des forces de l'ordre a été constatée, mais elles ont campé non loin des lieux de l'événement en se contentant de surveiller la scène. Les jeunes chômeurs ont réclamé le droit au travail. Selon eux, des pipes de pétrole et de gaz traversent, depuis Hassi Messaoud, la localité de Djamaâ, où se trouvent, en outre, deux grandes stations de pompage de pétrole et de gaz (SP1 et SP2), vers le port de Skikda, mais les postes d'emploi sont toujours réservés à des gens résidant au Nord. Ils ont protesté contre la transgression des procédures légales de recrutement dans les agences de l'emploi et réclament la multiplication des postes dans le cadre de l'insertion sociale. L. KACHEMAD/S. Mohamed