C'est à l'initiative de l'Etablissement Arts et culture de la wilaya d'Alger que Samia Boumerdassi expose ses œuvres, jusqu'au 30 janvier 2016, au centre culturel Mustapha Kateb. Samia Boumerdassi a plus d'une corde à son arc puisqu'elle est à la fois médecin généraliste, auteure, poétesse et artiste peintre. Autodidacte par excellence dans l'univers de la peinture, Samia Boumerdassi n'a rien à envier aux grands maîtres. Elle détient un talent certain, faisant d'elle d'ailleurs une référence dans les arts plastiques. Après une absence relativement courte, elle revient sur la scène artistique avec une collection toute fraîche, composée d'une trentaine de tableaux aux dimensions variées et aux couleurs chatoyantes. Si l'artiste peintre a intitulé son exposition de peinture «La note bleue», c'est parce qu'elle est éprise depuis toujours de cette couleur aux mille éclats. Elle explique avec ce sourire qui ne la quitte jamais qu'il y a une dominance de bleu, mais «c'est surtout pour le sens figuré du bleu. Pour moi, le bleu représente la nature. J'ai voulu, dès le départ, que ma collection soit haute en couleur. C'est une grosse facture. Comme un pied de nez à ce qui se passe dans le monde. On ne peut pas rester indifférent. J'exprime ses préoccupations, entre autres, à travers l'abstrait, mais on retrouve également du traditionnel dans mes œuvres et aussi beaucoup de traditionnel. J'ai le pied dans la tradition et la tête dans l'imaginaire et dans le moderne. Je pense qu'il y a un équilibre entre les deux. Quand je peins, ce n'est pas calculé. Je commence à peindre, mais je ne sais pas quand je vais m'arrêter et ce que cela va donner. Ce qui est sûr, c'est que je suis très sensible à ce qui se passe dans l'environnement. Cela me fait beaucoup de bien de le mettre sur la toile. Comment ne pas s'intéresser et s'engager corps et âme dans la peinture quand un proche de la famille est déjà un artiste confirmé ?» Samia Boumerdassi doit tout à son défunt père, lequel était un ancien maquettiste à l'ex-SNED (Société nationale d'édition et de diffusion). Il l'a, pour ainsi dire, initiée à l'amour de la couleur et de la lumière. Elle se plaît à préciser qu'elle n'appartient à aucun courant. «Etant artiste autodidacte, j'essaye de n'appartenir à aucun courant artistique.» Cependant, elle est convaincue qu'elle tente — chemin faisant — de trouver sa propre voie. Une voie qu'elle a, sans prétention aucune, trouvée, puisque chaque œuvre détient sa propre âme. Dans «La note bleue», Samia Boumerdassi rend compte dans sa peinture de plusieurs thèmes dont, entre autres, la miniature, l'arabesque et le patrimoine immatériel. En effet, à travers l'aquarelle, l'acrilique, l'encre de Chine, la peinture à l'huile, l'artiste reconstitue un monde onirique. L'art de la pyrographie n'a aucun secret pour Samia Boumerdassi. Elle propose un tableau de petit format aux caractères arabo-musulmans bien précis. Cette technique de soudure provoque une brûlure qui change durablement la couleur et la structure du support artistique. «Tamadjert» livre une danse berbère exécutée par trois femmes à la taille filiforme. Dans «Le Petit prince de Saint Exupéry», l'artiste couche sur le papier toute son admiration pour ce petit personnage à travers des formes tout en mouvement avec cette couleur prédominante représentant le désert. «Camélia», «Gargania», ou encore «Dalia» sont des œuvres regorgeant de couleurs chatoyantes. «Saphir» est une autre plongée dans Alger by night, avec une vue imprenable sur le boulevard Zirout Youcef en amont l'Amirauté et en aval La Casbah d'Alger. Soucieuse du détail, l'artiste Samia Boumerdassi a opté pour des encadrements harmonieux en bois avec, en prime, des baguettes à la couleur dominante de l'œuvre finale.