Les enseignants du lycée Saïd Hamdine en sont à leur troisième semaine de grève. Le mouvement auquel s'est associé l'ensemble du personnel administratif est monté d'un cran, selon les enseignants. Et pour cause ! Les pressions qu'exerceraient la directrice de l'établissement et quelques parents d'élèves n'ont fait que s'accroître, selon les enseignants. Pour ces derniers, la directrice, dont ils demandent le départ, a monté contre eux les parents d'élèves. Il s'en est trouvé parmi ces derniers ceux qui font dans la surenchère et les menaces, ajoutent-ils. Selon des rumeurs persistantes colportées par ces mêmes parents, la directrice serait mutée et les enseignants récalcitrants le seront dans son sillage. De même, la directrice du lycée Saïd Hamdine leur aurait déclaré lors d'une assemblée générale extraordinaire, tenue le 25 septembre, que si elle venait à être affectée ailleurs, elle « emmènerait avec elle quelques enseignants irréductibles ». Pour ces protestataires, venus hier à la maison de la presse, le ministère de tutelle, « dûment interpellé » à travers plusieurs courriers ne réagit pas. Une délégation s'est même déplacée au ministère de l'Education. Toutefois, aucune solution n'est trouvée à ce jour. L'accueil des services du ministre de l'Education M. Benbouzid fut expéditif. A croire qu'on ne s'intéresse pas à nos réclamations légitimes, indique l'un des 49 pétitionnaires. « Nous ne demandons qu'à travailler dans la sérénité, et la demande du départ de la directrice n'est qu'une solution ultime à laquelle nous ont poussés les agissements de la concernée », attestent-ils. Pour les services de l'éducation, la directrice du lycée n'a pas commis de « faute grave », font-ils remarquer. Ces mêmes services en veulent pour preuve les trois commissions diligentées depuis le début de la protesta en janvier dernier et qui n'ont « abouti à rien de concret qui puisse culpabiliser la directrice ».