La situation au lycée Saïd Hamdine connaît un nouveau rebondissement. Les enseignants et le personnel administratif de cet établissement du secondaire, en grève depuis le 16 septembre, sont « ahuris » par les pratiques de la directrice dont ils demandent le départ. Dans une lettre adressée au ministère de l'Education nationale et dont nous détenons une copie, les protestataires, réunis, hier, avec les parents d'élèves, se lèvent contre les méthodes « arbitraires utilisées dans la gestion de l'établissement ». Ils soutiennent que tous les travailleurs, après une année émaillée d'incidents, n'aspirent qu'à travailler dans un climat serein. Ce qui n'est guère la cas, s'insurgent-ils, puisque, la directrice persiste dans ses « pratiques aux antipodes avec son rôle de garante de la sérénité ». Les enseignants en citent pour exemple, le fait « insidieux » que des lycéens préalablement orientés par le conseil d'orientation, se retrouvent dans d'autres filières par le bon vouloir de la responsable de l'établissement. Celle-ci s'est retrouvée accusée de rien moins que d'« incivisme et de manque de courtoisie ». La directrice, à les en croire, n'épargne personne, pas même ses secrétaires, solidaires du mouvement. Selon les enseignants, la directrice leur change à son gré de place et les affecte dans d'autres services sans qu'elles en soient au préalable informées. Qu'en est-il des réactions des responsables de tutelle ? Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, qui a effectué une halte au lycée Saïd Hamdine, à la veille du bac blanc, aurait, selon les contestataires, appelé à l'apaisement et à la concertation. Toutefois, la visite de travail du 13 mai dernier de M. Benbouzid n'a rien réglé, regrettent-ils, puisque les abus de la directrice n'ont fait que s'accentuer. De son côté, Mme Younsi, responsable de la direction d'Alger-Ouest à laquelle est rattaché le lycée, s'étant présentée le 17 septembre, a eu un aperçu sur la situation « délétère » dans l'établissement, selon les protestataires. A les entendre, la directrice, venue le lendemain du lancement du mot d'ordre de grève, sanctionnant plus de 800 élèves, a assisté à une véritable échauffourée entre le censeur et un enseignant de langue. Dans un entretien qu'elle nous a accordé le 13 juin dernier, Mme Younsi a affirmé que la directrice mise en cause est rigoureuse dans sa gestion. Elle avait soupçonné l'existence des agitateurs parmi les enseignants. Néanmoins, elle dira qu'elle ne rechignerait pas à sanctionner les récalcitrants et la directrice en premier, s'il s'avère qu'elle est fautive. Aussi, une enquête devait être dépêchée pour s'enquérir de la situation de l'établissement classé premier dans le territoire la direction de Chéraga. Le taux de réussite au baccalauréat y était de 65 %.