Une journée de protestation a été organisée, hier, par les enseignants du lycée Saïd Hamdine. Rejoints par les adjoints de l'éducation, le personnel administratif, ces éducateurs tiennent à dénoncer « le mépris » affiché à leur égard par la directrice de l'établissement. Pour les protestataires celle-ci « ignore les règles élémentaires de civisme, de courtoisie, d'équité et de déontologie ». « Les rapports qu'on adresse, par voie hiérarchique, ne sont pas transmis à l'inspection. Les décisions des conseils de discipline ne sont pas appliquées. Au plus fort des catastrophes qu'a connues la capitale, la directrice a brillé par son absence. Elle ne faisait que gérer de loin cette situation plus qu'exceptionnelle », s'emportent-ils. A cela s'ajoute, affirment-ils, l'organisation de permanences les jours de l'Aïd et les week-ends « au mépris de la réglementation ». Les parents d'élèves ne sont pas en reste car « au début de l'année, elle les fait recevoir par ses secrétaires ». De plus, « le logement de fonction qu'elle a retiré à l'ex-censeur est occupé en location par sa belle-sœur après que ses enfants eurent fait du tapage », se sont-ils insurgés. Et d'ajouter : « Ce n'est qu'après que nous nous sommes élevés contre ces agissements qu'elle se présentait tôt à 7h. Auparavant, elle ne venait qu'à 9h pour repartir tout de suite après. » Par ailleurs, une assemblée générale à laquelle a participé la directrice s'est tenue le 11 mars. Il en ressort « l'inéluctabilité » d'une journée de protestation. Aussi, « deux représentants de l'Académie d'Alger se sont présentés au lycée pour entendre le personnel. Toutefois, les décisions prises se font toujours attendre », attestent nos interlocuteurs. Tout en n'omettant pas de signaler que l'inspection de l'Académie ne « prend aucune mesure », ils en appellent, « avec insistance », à l'intervention du ministère de tutelle. « Loin de nous de vouloir tenir en otages les élèves comme ne manqueraient pas à le dénoncer certains. Le baccalauréat blanc se tiendra (aujourd'hui ndlr) comme convenu », indiquent-ils Une fonctionnaire battra en brèche les affirmations des protestataires. Pour elle, il y « a trop de susceptibilités depuis l'entrée en scène du Cnapest. Les enseignants se rétractent quant à des décisions auxquelles ils ont souscrits, il n'y a pas si longtemps », affirme-t-elle. Et de renchérir : « La directrice voulant appliquer la loi a gêné quelques enseignants habitués à des manières de gestion passéiste. Les parents d'élèves n'ont jamais été exclus de la concertation. » Quant aux conseils de discipline, elle fera savoir que « les élèves ont des devoir envers nous ». Mme Younsi, inspectrice de la direction d'Alger-Ouest dont relève le lycée ; a tenu à affirmer que la directrice est « rigoureuse dans sa gestion et applique avec rigueur la réglementation. Des agitateurs au nombre de deux ou trois qui s'absentent fréquemment poussent au pourrissement. A cet effet, on a dépêché la semaine dernière des enquêteurs ». De plus, « une équipe du ministère de l'Education a été envoyée sur place. Elle fera toute la lumière sur la situation. Des décisions s'ensuivront et ne ménageront pas la directrice, s'il s'avère qu'elle a manqué à ses responsabilités », affirme notre vis-à-vis. Quant au logement de fonction et d'astreinte, elle dira que l'association des retraités fait dans la « surenchère ». « Je défie quiconque de me citer une personne lésée. Au contraire, une femme, qu'on a expulsée du collège Salami à Mekaria, a été logée dans un F2 à Beni Messous », indique-t-elle tout en déclarant avoir des éléments sur le cas du logement de fonction de Saïd Hamdine. « L'enquête l'indiquera », conclut-elle.