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L'incommodant ballet des poids lourds chinois
Carrière d'agrégats de Toudja (Béjaïa)
Publié dans El Watan le 17 - 01 - 2016

Sous un abribus situé sur le chemin qui mène vers la carrière d'agrégats de Toudja, à 25 km au sud de Béjaïa, un groupe de jeunes se protège de la bourrasque en ce jour pluvieux.
Ils viennent de lever les barricades avec lesquelles ils bloquent le passage aux camions de gros tonnage de la société chinoise CRCC, qui extrait des agrégats pour les besoins du chantier de la pénétrante autoroutière. Pour eux, la société chinoise n'a pas respecté l'accord qui a été conclu avec les transporteurs et les associations villageoises en présence des autorités locales.
«Il s'agit de limiter le nombre d'engins et de navettes sur cette route que nous empruntons tous les jours. Car la colonne de camions ralentit les transporteurs de voyageurs et rend la conduite cauchemardesque pour les automobilistes compte tenu du danger qu'elle représente avec leur conduite, parfois périlleuse», dit un jeune protestataire, visiblement courroucé.
Cette route, qui mène vers la carrière, dessert également une vingtaine de villages et hameaux qui comptent plus de 5000 habitants. Les va-et-vient incessants des camions qui acheminent les agrégats l'ont rendue impraticable.
Les transporteurs et les automobilistes se sont plaints, d'ailleurs, du nombre impressionnant d'engins qui y circulent. C'est pour ces mêmes raisons que la population locale a fermé la carrière durant trois jours, début août 2015, ce qui a conduit alors la direction des travaux publics (DTP) à engager des travaux d'élargissement de la voie dégradée. «Il y a au moins 80 camions qui font le va-et-vient tous les jours sur ce tronçon», indique Abderrahmane Sadi, vice-président de l'APC chargé des affaires sociales.
L'APC, dans son rôle d'intermédiaire, a porté les doléances des habitants à la connaissance des responsables de la wilaya. Un habitant de Tala Hiba témoigne avoir assisté à une agression sur un citoyen qui a demandé à l'un des camionneurs de circuler moins vite sur cette route étroite.
Selon l'élu, «il a été proposé de scinder l'équipe en deux, l'une travaille la nuit, soit 20 camions qui circuleront de 21h à 5h, et l'autre, 15 camions, de 8h jusqu'à 16h». Aussi, lors de la réunion du 7 novembre 2015, en présence des représentants de la DTP et de l'Agence nationale des autoroutes (ANA) à Toudja, les habitants ont proposé l'utilisation de deux chemins différents pour soulager un tant soit peu la route empruntée actuellement. «Nous constatons malheureusement que cela n'a pas été respecté», ajoute notre interlocuteur.
Va-et-vient vers la vallée
Le vent froid et la pluie fine qui s'abattent sur le mont de Toudja contraignent les travailleurs de la carrière d'agrégats à s'abriter dans leurs chalets.
Seuls les conducteurs d'engins et de camions de gros tonnage de la société chinoise poursuivent le déplacement des amas de sable, de gravillon et de tout-venant de la carrière vers la vallée de la Soummam. Mais il y a aussi les agents de sécurité d'une société privée qui n'ont pas d'autre choix que de se confiner dans leur loge. «Nous sommes les agents de sécurité de l'extrême», lance Rabah pour résumer la difficulté de leur travail et les conditions dans lesquelles ils évoluent, dans cette carrière perchée à près de 1000 m d'altitude.
A peine la phrase lâchée, un camion conduit par un Chinois passe à vive allure sur une route caillouteuse et ondulée qui rappelle les circuits de rallye. «On a demandé l'installation d'une barrière à l'entrée pour obliger les camions et les visiteurs à s'arrêter ou à ralentir, en vain», dit son collègue, Djamel.
Les déboires des transporteurs et automobilistes de Toudja ne sont pas près de s'estomper. La carrière, qui a été mise en service exclusivement début 2015 pour la construction de la pénétrante autoroutière, doit encore fournir l'équivalent de 50 000 camions de 20 t d'agrégats. C'est le volume nécessaire pour achever ce projet structurant, dont 50 km seront ouverts à la circulation en juin 2016, selon l'administration.
Si la société chinoise cherche à maintenir la cadence des travaux sur le chantier de l'autoroute, les habitants ne veulent pas que cela se fasse au détriment de leur quiétude et de leur environnement. De même pour les 40 agents de sécurité du site qui ne souhaitent pas être oubliés par leur employeur sur ces hauteurs où le froid, la poussière et les nuisances sonores sont courants.

Des gardiens de sécurité : «Nous touchons nos salaires dans des enveloppes»
Le déplacement vers la carrière de Toudja, qui avait pour objet les protestations de la population locale suite aux désagréments induits par son exploitation, a permis de découvrir qu'une société privée de sécurité emploie plus de 40 personnes non déclarées, selon les témoignages des ouvriers eux-mêmes, documents à l'appui.
Pas seulement, ajoutent-ils, «nous percevons nos salaires dans une enveloppe. Nous ne pouvons même pas avoir une fiche de paie comme tous les travailleurs, ni aller à la banque comme tout salarié digne. Et ce, sans parler des retards dans le versement d'un misérable salaire de 14 000 DA !» D'aucuns peuvent imaginer l'impact des augmentations du transport, du gaz et de l'électricité sur le quotidien de ces travailleurs.
Sur le toit de la loge, deux projecteurs défectueux sont placés pour «la décoration». «J'utilise mes propres moyens», dit Djamel, en retirant une torche électrique de la poche de sa veste. L'éclairage qui participe à la sécurisation du site est donc indisponible au niveau des postes de gardiennage. Cette lacune complique la tâche des veilleurs de nuit.


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