Le nouveau wali n'a pas eu droit au délai de grâce Depuis le début de la saison estivale, la région a connu cinq actions de protestation d'envergure. Le fléau des fermetures de routes refait surface à Béjaïa avec tout ce qu'il charrie comme inconséquences sur l'économie locale et mauvaise publicité dans une conjoncture estivale liée à une région à vocation touristique. Depuis le début de la saison estivale, la région de basse Kabylie a été secouée à cinq reprises par ce fléau qui reste une véritable tâche noire dont Béjaïa peine à se libérer. Les deux dernières en date ont été enregistrées hier. A El-Kseur, les usagers de la Route nationale 26 ont subi le diktat des habitants de l'ex-village agricole dès le petit matin. Une dizaine d'habitants relevant de l'ex-village agricole, Bournane, à l'entrée sud de la ville ont bloqué l'axe routier 26 près de la station de service Naftal, exigeant l'amélioration de leurs conditions de vie. Tôt le matin et contre toute attente, ils ont dressé des barricades sur la chaussée de cet axe routier qui relit la ville de Béjaïa à la région de la Soummam, Bouira et Alger. Surpris par cette action musclée, les usagers de la RN 26 ont dû prendre leur mal en patience. Alors que certains ont attendu une hypothétique réouverture pour poursuivre leur chemin dans les deux sens et sous une chaleur torride et un taux d'humidité très élevé, d'autres ont préféré faire un long détour par la ville d'Amizour en passant par El Mathen. Les habitants frondeurs affirment, selon les recoupements d'informations en notre possession, souffrir de la dégradation avancée de la route qui mène à leurs demeures, d'une pénurie d'eau à répétition et d'autres insuffisances qui enveniment leur quotidien. Non loin de là, une autre action, oeuvre des habitants de la municipalité de Toudja, a vu le jour hier. Les citoyens protestataires ont fermé la carrière d'agrégats, implantée dans la localité. Les citoyens frondeurs protestaient contre les désagréments de leur route engendrés par son exploitation depuis quelques mois par une entreprise chinoise, chargée de la réalisation de la pénétrante autoroutière devant relier Béjaïa à l'autoroute Est-Ouest. «Nous nous faisons un devoir d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur les dangers et désagréments causés par le flux quotidien de camions faisant la navette sur le CW 43 traversant notre commune», ont souligné les protestataires, qui déplorent, par ailleurs, le non-respect de l'engagement quant à la réhabilitation du CW 43 pris par la direction des travaux publics (DTP). Les citoyens frondeurs réclament la réhabilitation de cette route qui passe par son élargissement et son revêtement, comme convenu d'un commun accord avant la mise en service de cette carrière d'agrégats. Le non-respect de cet engagement a fini par provoquer l'ire des habitants de Toudja, qui assistent impuissant à la dégradation continuelle de la chaussée, des conduites d'alimentation en eau, qui longent cette route. Le P/APC de Toudja a affirmé sur les ondes de la radio locale avoir saisi à maintes reprises la wilaya et la DTP, qui n'ont, à ce jour, pas assumé leurs responsabilités. «Notre commune participe en grande partie au développement de la wilaya par l'exploitation de cette carrière pour la réalisation de la pénétrante autoroutière. Mais, nous n'avons rien recu en contrepartie de cet effort», a-t-il déclaré en substance. Deux actions qui ne manqueront pas d'influer négativement aussi bien sur l'avancement des travaux de réalisation de la pénétrante autoroutière, mais aussi sur la saison estivale qui atteint sa vitesse de croisière. Hier, les usagers des axes routiers de Béjaïia et les populations gardent l'espoir d'un changement de politique face à ce fléau avec l'arrivée du nouveau wali. Le laxisme des pouvoirs publics dans la prise en charge des doléances citoyennes a trop duré et impose des mesures à même de mettre fin à ce fléau préjudiciable pour la quiétude des Bédjaouis et leurs visiteurs ainsi que l'économie locale, qui subit des inconséquences incommensurables.