Avec les récentes mises en cause de riz chinois contaminé aux OGM, c'est toute la filière des productions animales qui se retrouve au pied du mur. En effet, rares sont les élevages industriels d'animaux domestiques qui ne font pas appel au Maïs comme composant alimentaire de base. Pour avoir bénéficié des premières applications en matière de transgénèse, cette céréale aura été au centre de toutes les controverses sur les OGM. Il en est ainsi de l'élevage du poulet de chair dont les performances ne sont possibles sans de judicieuses combinaisons entre le Maïs et le tourteaux de Soja. Deux plantes qui entrent pour plus de 95% dans l'alimentation des gallinacés à travers le monde. L'Algérie n'y échappant pas, ce sont des quantités considérables de ce deux composants qui sont régulièrement importées, totalement payées en devises fortes. C'est pour tenter de réduire cette dépendance que des chercheurs ont entamés depuis plus d'une décennie des travaux sur la substitution du Maïs par de l'orge locale. Des travaux qui viennent d'être magistralement ponctués par la soutenance d'une thèse de magistère par l'enseignant chercheur Didi Mabrouk dont les conclusions constituent incontestablement une réelle avancée. Il était parfaitement admis par la littérature spécialisée que le remplacement du Maïs par de l'orge se traduisait par une chute des performances dues essentiellement à la présence dans cette dernière de facteurs antinutritionnels. Sans remettre en cause l'influence des ces facteurs, le travail de ce chercheur aura surtout permis d'en atténuer considérablement les effets. C'est ainsi que devant son jury de soutenance composé d'éminents spécialistes, l'enseignant fera la démonstration de la quasi innocuité de l'orge chez le poulet de chair, y compris lorsqu'elle se substitue totalement au Maïs. En effet, des résultas obtenus sur un effectif de plus de 200 poulets mis en expérimentation, il apparaît clairement que les performances réalisées avec l'orge sont similaires à celles des animaux témoins recevant du Maïs. Reste à savoir si les coûts de production de l'orge locale permettent de concurrencer les importations de Maïs américain. Qui continue de bénéficier de larges subventions que ni l'OMC ni aucune organisation alter mondialiste n'est en mesure de contrarier. Comme le soulignera un des examinateurs, le recours à cette céréale locale n'est pas à inscrire dans le seul registre du patriotisme économique. En effet, avec la frayeur provoquée par la découverte de contaminations sur le riz, le recours même coûteux à des produits sains, voire biologiques, pourrait constituer une véritable alternative aux OGM, confortant ainsi le combat des alter mondialistes. Car c'est bien la première fois que démonstration est faite que par simple voisinage, des gènes sont parfaitement transmissibles d'une plante OGM à sa voisine. Nonobstant les performances chez le poulet de chair, le recours à l'orge locale est également un combat pour la survie de nos agriculteurs et pour la protection et la sauvegarde de nos ressources biologiques. C'est à ce titre que les travaux de Didi Mabrouk constituent une réelle embellie pour un travail destiné initialement à une simple expérimentation de laboratoire.