La position du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) quant au dossier de la réconciliation nationale n'a pas changé. La formation dirigée par Mohcine Belabbas continuera à soutenir le combat des gardes communaux, des GLD et des victimes du terrorisme. Hier, une délégation de victimes du terrorisme, de GLD et de gardes communaux regroupés dans l'Alliance nationale patriotique a rencontré des responsables du RCD, notamment son président, Mohcine Belabbas, et les secrétaires nationaux aux relations extérieures, Ahmed Bennegueouch, et à l'économie et l'environnement, Ouamar Saoudi. L'occasion pour M. Belabbas de rappeler la position du parti par rapport à la réconciliation nationale. Dans l'exposé de leur démarche, les membres regroupés dans cette alliance, qui se veut un espace politique non partisan, regrettent l'occultation du rôle de la résistance patriotique par le pouvoir politique. Ils ont manifesté leur colère et leur mécontentement quant au traitement réservé au combat patriotique durant les années 1990 dans le projet de la nouvelle Constitution. Pour eux, ce nouveau texte n'est que le prolongement de la confusion et de l'impunité consacrée par la charte pour la paix et la réconciliation nationale. A ce propos, le premier responsable du RCD a rappelé aux membres de l'alliance que son parti ne s'est jamais inscrit dans le cadre de la réconciliation imposée par un référendum organisé par l'administration et qu'il a pris position avant sa promulgation pour l'installation d'une commission «vérité et justice» accompagnée par un mécanisme de justice transitionnelle comme le revendiquent toutes les associations de victimes. Pour le RCD, il est de la plus haute importance de solder ce lourd passif avant de tourner la page. L'impunité et l'amnésie sont le terreau de conflits futurs forcément plus violents. Concernant leur combat pour la reconnaissance de leurs sacrifices et la consécration de la résistance populaire contre le terrorisme dans les années 1990, le président du RCD a rappelé aussi le rôle du parti durant ces années-là et le soutien qu'il apporte à une telle démarche. Sur un autre plan, les responsables du RCD ont donné un aperçu sur le combat du parti pour rassembler les forces politiques et sociales autour d'engagements pour doter le pays d'une Constitution consensuelle fondée sur un Etat civil et républicain, un équilibre des pouvoirs, la protection de toutes les libertés, l'égalité en droits de tous les citoyens algériens et la consécration d'un organe indépendant de gestion des compétitions électorales. De l'avis du RCD, un tel projet de rénovation nationale suppose que la vérité soit connue sur toutes les périodes troubles de notre lutte de libération, et ce, depuis l'indépendance.