L'Alliance nationale patriotique poursuit ses contacts avec les partis politiques, pour amener ces derniers à "peser de tout leur poids pour que la résistance du peuple algérien, durant les années 1990, soit constitutionnalisée". Moins d'une semaine après la conférence de presse qu'elle a organisée à Alger, au siège du Mouvement démocratique et social (MDS), cette coalition, qui regroupe les Patriotes, GLD, les gardes communaux et les victimes du terrorisme, a déjà pris attache avec le Parti des travailleurs (PT), la formation de Ali Benflis (Talaïe El-hourriyet) et, plus récemment, avec le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). En dehors du MDS, qui a soutenu, dès le départ, la création de l'Alliance patriotique (en décembre 2015) et sa démarche, sur les 3 partis politiques rencontrés dernièrement, seul le RCD s'est exprimé sur la "revendication" de ce collectif. Dans un communiqué parvenu hier à la rédaction, il a en effet annoncé que le président du Rassemblement, Mohcine Belabbas, a reçu avant-hier après-midi une délégation de l'Alliance, en présence des 2 secrétaires nationaux. Le document est revenu sur "l'exposé" de la démarche des membres de la coalition, en rappelant que celle-ci déplore "l'occultation du rôle de la résistance patriotique par le pouvoir politique". Dans ce cadre, il est fait part de la "colère" de la délégation concernant "le traitement réservé au combat patriotique dans les années 1990", dans le projet de la nouvelle Constitution. Il est aussi noté que pour l'Alliance nationale patriotique, le projet de révision constitutionnelle "n'est que le prolongement de la confusion et de l'impunité consacrée par la charte dite pour ‘la paix et la réconciliation nationale'". Mais qu'en pense la formation de M. Belabbas de tout cela ? Selon le communiqué, le RCD "ne s'est jamais inscrit dans le cadre de la réconciliation imposée par un référendum organisé par l'administration". Au contraire, le Rassemblement s'est positionné "avant la promulgation" de cette loi, en faisant connaître dans le même temps son opinion, quant au mécanisme de justice transitionnelle, "comme le revendiquent toutes les associations de victimes". Pour ce parti, "il est de la plus haute importance de solder ce lourd passif avant de tourner la page", et ce, d'autant que "l'impunité et l'amnésie sont le terreau des conflits futurs forcément plus violents". Pour ce qui est du combat des Patriotes, GLD, gardes communaux et victimes du terrorisme, pour "la reconnaissance de leurs sacrifices et la consécration de la résistance populaire contre le terrorisme", le communiqué a rapporté les propos du président du RCD, qui a évoqué "le rôle" de son parti durant les années 1990, avant d'"apporter le soutien du Rassemblement à une telle démarche". Enfin, la discussion entre les deux parties a porté sur le "combat" du RCD pour "rassembler les forces politiques et sociales autour d'engagements pour doter le pays d'une Constitution consensuelle". Une Constitution fondée sur "un Etat civil et républicain, un équilibre des pouvoirs, la protection de toutes les libertés, l'égalité en droits de tous les citoyens algériens et la consécration d'un organe indépendant de gestion des compétitions électorales". Or, un tel "projet de rénovation nationale" suppose, d'après le RCD, que "la vérité soit connue sur toutes les périodes troubles de notre lutte de Libération et depuis l'Indépendance". Hafida Ameyar