Avec l'érosion du pouvoir d'achat et la flambée des prix des produits alimentaires, le lait en sachet est appelé à occuper une place prépondérante dans le menu quotidien des franges les plus vulnérables de la société. Depuis les deux récents coups de filet opérés par les services de sécurité, notamment la saisie de 1000 sachets et l'incarcération d'une personne impliquée dans le trafic de lait pasteurisé, une abondance sans précédent de ce produit est constatée depuis peu chez les épiciers. A noter qu'il y environ deux semaines, au moins deux individus ont été pris en flagrant délit de détention d'une quantité importante de lait en question destiné à la vente au prix du lait de vache cru. Les commerçants des différentes communes de la wilaya estiment que les deux opérations ont produit les effets escomptés du moment qu'aucune rupture ou spéculation n'a été constatée depuis lesdites opérations des services de sécurité. «Nous sommes toutefois sceptiques quant aux grandes complicités existant au sein même de certaines instances de contrôle qui étaient au courant de ces opérations frauduleuses ainsi que sur les prix prohibitifs appliqués par certains commerçants qui sont de connivence avec les livreurs du lait. Nous en avons avisé les responsables depuis le mois de Ramadhan dernier», a fulminé A. Abdelkader, épicier au chef-lieu de Souk Ahras. A rappeler que le lait pasteurisé est toujours cédé à 30 et 35 DA dans les hameaux enclavés de Aïn Zana, Ragouba, Sidi Fredj et autres, où tout se règle au gré des arrangements tacites entre spéculateurs et représentants des structures de contrôle. «N'a-t-on pas été témoins, il y a à peine quelques mois, de la création d'un comptoir parallèle à Aïn Seynour, où des clients de Taoura et de plusieurs autres endroits négociaient avec les livreurs la quantité de lait qui devaient partir vers l'informel», a dénoncé un éleveur de Mechroha. D'aucuns se demandent s'il s'agit d'un véritable éveil ou d'une campagne passagère. Les petites bourses s'en réjouiront le temps que cela durera...