Par le biais de son Académie et de l'orchestre des jeunes de la Méditerranée (OJM), le Festival d'Aix a des contacts nourris avec plusieurs pays du pourtour de la Grande Bleue. Des relations qui gagneraient à se renforcer en Algérie. Une opportunité, alors que le festival lyrique s'ouvre à la musique arabo-andalouse et à tous les styles en résonance avec notre époque. Emilie Delorme, directrice de l'Académie et de l'OJM, s'était rendue une première fois dans le pays en avril 2014 pour initier des rencontres et aller à l'Institut supérieur de musique d'Alger, son partenaire historique en Algérie, pour les auditions pour l'Orchestre des jeunes de la Méditerranée. Elle y reviendra cette année en mars pour, nous dit-elle, «d'une part, renforcer nos partenariats, et d'autre part, venir à la rencontre de structures culturelles dans les domaines de la musique classique, le jazz, les musiques du monde, ou bien encore de structures interdisciplinaires pour envisager différents partenariats». Elle lance un appel en ce sens. De jeunes musiciens algériens font régulièrement partie de l'effectif de la session symphonique de l'OJM. Insuffisamment, selon Emilie Delorme. Elle explique que le Festival d'Aix développe également «des sessions interculturelles pour lesquelles nous pourrions inviter de jeunes musiciens algériens improvisateurs». A l'occasion de son passage à Alger, Emilie Delorme souhaite organiser des auditions en ce sens. «Peut-être que d'autres partenaires sont possibles pour le recrutement», résume-t-elle en un appel à collaboration. «Le Festival d'Aix coordonne un réseau pour la promotion des artistes émergents de la Méditerranée nommé Medinea et nous sommes ouverts à un partenariat en Algérie». KALILA WA DIMNA à L'OPERA D'ALGER ? Le Festival d'Aix cherche également des partenariats pour envisager des coproductions d'Opéra, ou autres formes de spectacle. D'autant que cette année 2016, le Festival lyrique d'Aix proposera, en juillet, pour la première fois un opéra en langue arabe. «Cette création commandée au musicien palestinien Moneim Adwan est basée sur des extraits du recueil Kalila wa Dimna. Nous sommes à la recherche de lieux de diffusion pouvant éventuellement accueillir cette production.» L'opéra d'Alger, prochainement réceptionné, pourrait être un lieu idéal pour montrer ce spectacle. L'important, confie Emilie Delorme, est «de rencontrer à Alger et dans les grandes villes d'Algérie des structures avec une ambition artistique et une volonté d'ouverture internationale dans le domaine du spectacle vivant ou de la musique, quel que soit le style». Connaissant les structures approchées lors de ses précédents séjours, elle pense notamment à l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) à Alger, l'Institut supérieur de musique d'Alger, et à Constantine : le Dima Jazz Festival ou encore le Théâtre régional et bien évidemment ce qui va être la perle culturelle d'Alger : le nouvel opéra. Ces dernières années, l'intérêt pour la musique universelle se développe avec des festivals très réussis. Gageons qu'avec le lancement de l'opéra d'Alger, ce rayonnement international se renforcera.