Tahar Amer-Ouali, l'Algérien de 70 ans tué le 14 janvier lors de l'attaque terroriste de Djakarta, revendiquée par Daech, a été enterré hier à Montréal, dans le carré musulman du cimetière de Laval, au nord de la ville. «Il voulait être enterré au Canada, près de ses enfants et de sa famille», a expliqué, à El Watan, son frère Djamel. L'audioprothésiste, qui a émigré au Canada en 1973, vivait entre le Québec où il a fondé plusieurs cliniques et l'Indonésie où il a une clinique pour les démunis, proche du centre commercial le Sarinah et du café Starbucks où a eu lieu l'attaque terroriste. Son autre frère Mourad, 45 ans, qui a survécu à l'attentat, est actuellement traité pour les blessures dues aux balles qui l'ont atteint. Natif de Aït Toudert dans la daïra des Ouacifs, en Kabylie, Tahar Amer-Ouali aimait la montagne, d'où ce lien avec l'Indonésie. «Vous savez, c'était un montagnard. Il était de Kabylie. Il aimait escalader les montagnes. Il avait escaladé le Kilimandjaro et plusieurs montagnes en Afrique. L'Indonésie est une région pleine de montagnes», raconte son frère, lui aussi audioprothésiste. Selon La Presse, qui cite le président de l'Ordre des prothésistes du Québec, «Tahar Amer-Ouali est bien connu dans le petit monde de l'audioprothèse québécois. Il a ouvert sa première clinique à Montréal il y a 38 ans, devenant du même coup l'un des premiers membres de l'Ordre des audioprothésistes du Québec, fondé quelques années plus tôt. Durant sa carrière, il a ouvert deux autres centres, l'un à Montréal, l'autre à Laval. Il a aussi été membre du conseil de discipline de son Ordre professionnel». Il avait pris sa retraite il y a un peu plus d'une année. A Djakarta, l'ambassadeur d'Algérie en Indonésie est allé voir à plusieurs reprises le frère qui a survécu. Une «salate el djanaza» (prière du mort) a été célébrée vendredi dernier avant le rapatriement du corps. Dans ce genre de situation, le gouvernement canadien prend en charge les frais de rapatriement. Une veillée funèbre a eu lieu dimanche soir. Tahar Amer-Ouali laisse une femme et cinq enfants qui ont tous réussi dans leurs domaines (audiologie et chirurgie maxillo-faciale). Plusieurs Algériens préfèrent être enterrés au Canada pour être proches de leur famille qui y vit. L'option du rapatriement vers l'Algérie n'est plus systématique. Bien que la loi de finances 2015 ait prévu un fonds pour le rapatriement, aucun texte d'application (décret exécutif) n'a suivi depuis.