L'Algérie, qui était classée depuis 2009 à la catégorie A4, recule d'un cran, chutant à la catégorie B de septembre 2015 à janvier 2016. Après l'alerte de l'agence Standard & Poor's sur la fragilité de l'économie algérienne et les risques géopolitiques qui en découlent, suite à la baisse spectaculaire des prix du pétrole, la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) fait part de ses mauvais augures quant à la résistance de l'économie algérienne au choc externe suite à l'effondrement des recettes du pays tirées des exportations des hydrocarbures. L'Algérie perd ainsi un point dans le classement 2015 de la Coface qui pénalise notamment le pays en raison des répercussions attendues de la chute des prix du pétrole sur son économie fragile, peu diversifiée et trop ancrée sur le secteur étatique. Concrètement l'Algérie qui était classée depuis 2009 à la catégorie A4, recule d'un cran en chutant à la catégorie B, de septembre 2015 à janvier 2016, en raison du «faible prix» des hydrocarbures qui continue à «peser sur l'activité algérienne en 2016», a indiqué la Coface dans son analyse publiée au cours du colloque «Risque pays 2016» tenu hier à Paris. Selon les comptes rendus des agences de presse, la note B concerne les pays dont les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes et dont l'environnement des affaires peut présenter «d'importantes lacunes», avec une fiabilité et une disponibilité des bilans d'entreprises «très variables» et un recouvrement des créances «souvent difficile». La Coface indique que les «points faibles» du pays sont notamment une «forte dépendance» aux hydrocarbures, un taux de chômage «élevé», le poids «excessif» du secteur public, les lourdeurs bureaucratiques, la faiblesse du secteur financier et l'environnement des affaires «problématique». Dans son appréciation du risque en Algérie, la Coface a aussi estimé que les difficultés rencontrées dans le secteur des hydrocarbures, en raison du «manque de compétitivité» et de «l'obsolescence» du capital productif, «laissent penser que si la conjoncture du marché pétrolier se maintenait, ce dernier continuerait d'observer des performances négatives en 2016». Le rapport indique que l'Etat algérien «devrait poursuivre son appui à l'activité, bien que ses marges de manœuvre budgétaires soient de plus en plus limitées». Mais les importantes réserves de change dont dispose l'Algérie et le faible endettement public «ont permis aux autorités de faire face au choc induit par la baisse du prix des hydrocarbures en 2014 et 2015», relève la Coface, qui souligne que la «fonte» des réserves de change et la diminution de moitié du Fonds de régulation des recettes (FRR) en 2015 «limiteraient les perspectives de financement en 2016 et conduiraient à une augmentation de la dette publique estimée à 30%». Parmi les «points forts» de l'Algérie, la Coface met en relief les importantes réserves de pétrole et de gaz, le potentiel dans les domaines des énergies renouvelables et du tourisme, une situation financière extérieure «solide» avec un «très faible» endettement extérieur et d'«importantes» réserves de change.