La ville de Tizi Ouzou, qui abrite plus de 200 000 habitants, ne dispose pas d'espaces récréatifs et de loisirs. Et c'est certainement pour doter la ville des Genêts de ce genre de structures que la direction de l'environnement a lancé récemment une étude pour la réalisation d'un «parc citadin», non pas dans la ville, qui d'ailleurs ne dispose plus d'assiette foncière, mais dans la forêt de Harrouza, qui surplombe la ville, du côté nord. Ce projet est, néanmoins, objet de controverses au niveau local. Une campagne d'opposition est menée par l'APC, car, estime-t-on, la commune de Tizi Ouzou perdrait son unique aire boisée. Idir Nekkache, vice-président à l'APC, chargé de l'environnement, estime que ce projet «va défigurer la forêt par l'abattage de centaines d'arbres». Selon l'élu communal, les portes seront ouvertes à la prédation, car, explique-t-il, les équipements prévus seront donnés en concession. Ce parc citadin est conçu pour accueillir des aménagements divers afin de permettre d'avoir des aires de jeu, restaurants, cafétérias, locaux commerciaux et un parking, entre autres. Outre l'agression de l'environnement et la détérioration de ce massif forestier situé sur le mont du Balloua, M. Nekkache s'interroge sur l'utilité du projet. «Au moment où l'on parle d'austérité, à Tizi Ouzou, on prévoit un projet de dizaines de millions de dinars, alors qu'il n'y a aucune urgence. On pense à cela alors que le programme de six stations d'épuration en amont du barrage de Taksebt est gelé». L'élu local, qui a signé un document de dénonciation, interpelle le wali pour «surseoir à l'exécution du projet» et demande une enquête «commodo et incommodo» pour avoir l'avis de la population sur cette entreprise qui vise à priver la ville de son «poumon».Saïd Gada