La course à la Maison-Blanche a commencé le 1er février dans l'Iowa avec le premier caucus des primaires. S'il y a bien une leçon à retenir de ces primaires, c'est qu'une élection n'est jamais jouée d'avance aux Etats-Unis. Alors que tout le monde donnait gagnant Donald Trump, c'est finalement Ted Cruz qui a remporté la première manche de la primaire républicaine. Le conservateur arrive en tête dans l'Iowa avec 28% des voix. «Ce soir, c'est une victoire pour les conservateurs courageux de tout l'Iowa, mais aussi de tout le pays», a affirmé le sénateur du Texas. Le favori des sondages, Donald Trump, n'arrive effectivement que deuxième (24%) dans cet Etat du Midwest, mais il ne s'avoue pas vaincu. «Nous continuerons pour gagner l'investiture républicaine et nous continuerons pour battre Hillary Clinton ou Bernie Sanders», a-t-il promis. Mais pour l'iconoclaste homme d'affaires, la pilule est difficile à avaler. Le candidat populiste des Républicains a non seulement raté son pari de se hisser en tête de ce premier vote déterminant pour la suite de la campagne, mais il n'a assuré que de justesse la seconde place. Il se retrouve talonné en effet de très près par Marco Rubio, le candidat latino-américain qui, dit-on, «pourrait créer la surprise par la suite». Chez les démocrates, le résultat est aussi décevant pour Hillary Clinton qui a aussi la faveur des sondages. La grande favorite du parti démocrate n'a pas pu faire nettement la différence par rapport à son rival socialiste Bernie Sanders, avec 49,7% contre 49,4% pour le candidat de «l'aile gauche». En réalité, Bernie Sanders n'a pas vraiment perdu. Il est possible de parler d'une égalité quasi parfaite. La course va donc être encore très longue. Le socialiste de 74 ans est donné gagnant lors de la prochaine primaire. Hillary Clinton devra donc se battre jusqu'au bout pour obtenir l'investiture démocrate. Malgré son âge (74 ans), Sanders inquiète l'establishment démocrate. «Son avance dans les sondages dans le New Hampshire, le 9 janvier, est relativement justifiée par la sociologie de cet Etat de la côte Est, voisin du Vermont. Son très bon score de l'Iowa l'est moins, et réveille le souvenir de la victoire aussi inattendue que prémonitoire de Barack Obama en 2008», soutiennent certains spécialistes. Comme ce fut le cas pour l'actuel président américain, les jeunes apprécient Sanders, ce qui ne va pas sans provoquer des cauchemars à Mme Clinton. Pour le déstabiliser, Hillary Clinton attaque régulièrement le sénateur du Vermont sur son absence de plan de financement de son projet de sécurité sociale à l'européenne ou son manque d'expérience en politique étrangère. A quoi le vieux sénateur peut répondre qu'il n'a pas commis l'erreur, lui, de voter pour l'invasion de l'Irak en 2003. Bref, Sanders laisse entendre qu'il se battra jusqu'au bout et qu'il ne fera aucun cadeau à son adversaire. Pour autant, tout ne semble pas perdu pour Hillary. L'ancienne secrétaire d'Etat a une longueur d'avance parmi les cadres du parti démocrate. Malgré cela, Mme Clinton n'est toujours pas à l'abri d'une mauvaise surprise.