La commission conjointe des deux Chambres du Parlement, chargée d'élaborer le règlement intérieur de la session du Parlement consacrée à la présentation et au vote du projet de révision de la Constitution, a été installée, hier au Palais des nations du Club des Pins (Alger). Cette commission, qui est également chargée d'élaborer le rapport sur la nouvelle Constitution, est présidée par le membre le plus âgé, Djamel Ould Abbès, vice-président de la Chambre haute du Parlement. L'installation de cette commission, composée de 60 membres des deux Chambres, a eu lieu en présence des présidents du Sénat et de l'APN. Du côté des parlementaires de l'opposition, seul le Parti des travailleurs dirigé par Louisa Hanoune est représenté au sein de cette structure. Le FFS et l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) ont refusé d'y siéger. Justifiant sa présence au Club des Pins, Ramdane Taâzibt explique que le PT, qui est un parti présent à l'APN, n'est jamais resté indifférent aux questions importantes telles que la Loi fondamentale du pays. «Nous avons décidé d'intégrer la commission pour exprimer notre avis sur la forme. Nous considérons qu'il aurait fallu initier un large débat autour de ce projet et que le peuple soit consulté afin qu'il puisse donner son avis. Les citoyens doivent participer aux discussions, ils ne doivent pas uniquement s'exprimer sur le vote», affirme Taâzibt. Le PT, qui probablement ne votera pas, annoncera sa position officielle par rapport à ce projet demain, lors de la réunion du comité central. «Notre présence au sein de cette commission n'influera nullement sur notre position. Aujourd'hui, nous avons juste voulu exprimer et dire ce que le PT pense de ce nouveau projet de la Constitution», souligne Taâzibt. Le parti de Louisa Hanoune considère que la nouvelle Constitution comporte des améliorations, notamment l'officialisation de tamazight. Ce que conteste le PT, c'est beaucoup plus la forme. «L'absence de débat est inconcevable pour nous», observe Taâzibt. Le PT sera également présent aujourd'hui lors de la présentation par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devant les membres de la commission, du projet de révision constitutionnelle. Hier, Abdelkader Bensalah, qui a présidé la séance d'installation, a expliqué aux membres de la commission que le Premier ministre répondra également aux préoccupations des parlementaires et débattra avec eux des amendements proposés. Il a ajouté que les chefs de groupe parlementaire auront l'occasion d'intervenir lors de la séance plénière du Parlement consacrée au vote du projet de révision constitutionnelle pendant dix minutes, et ce, dans le cadre de l'élargissement du cercle de la pratique parlementaire. Expliquant la procédure mise en œuvre, le président du Conseil de la nation a noté que le texte sera soumis au vote dans sa globalité et ne peut être «débattu».