La commission mixte de la session spéciale du Parlement, ouverte pour l'adoption du projet de révision Constitutionnelle, a été installée, hier, au palais des nations de Club des Pins. Composée de 60 membres, 30 députés et 30 sénateurs, cette commission est présidée par Djamel Ould Abbas, sénateur. Cette première séance, présidée par Abdelkader Bensalah et Larbi Ould Khelifa, les deux membres composant le bureau de cette session, a été consacrée à l'élaboration et l'adoption du règlement intérieur de cette commission mixte. « C'est un règlement intérieur classique où les membres ont évoqué des questions relatives à la présence et aux dispositions du vote de cette loi », a-t-on indiqué. Une deuxième séance s'est tenue en début d'après-midi pour « l'élaboration du règlement intérieur de cette session extraordinaire ».Tous les partis politiques représentés dans le Parlement ont été invités à faire partie de la commission. Sur les 60 membres, les partis de l'opposition ont eu droit à 13 sièges. Seul le Parti des travailleurs a accepté de participer à cette commission. « Nous avons accepté l'invitation pour prendre part aux travaux de la commission mixte », a indiqué Ramdane Taâzibt, député du PT. Une participation qui précède l'annonce de la position officielle du parti de Louisa Hanoune sur le vote de la Constitution. « Nous participons à la commission car il s'agit de la loi fondamentale du pays et nous estimons que notre présence est nécessaire et importante et ce indépendamment de notre position vis-à-vis du vote de cette loi », a-t-il ajouté. Les autres partis de l'opposition n'ont pas pris part à cette rencontre. Après le FFS, qui a décidé de boycotter la séance de vote du projet, c'est au tour d'Ennahda d'adopter la même position. « Nous avons décidé de boycotter. Nos députés ne vont pas se présenter dimanche pour le vote », a indiqué Youcef Khababa, député d'Ennahda. Il estime que « l'opacité » dans laquelle se déroule le projet de révision constitutionnelle et « l'absence de clarté » et d'un « plan de travail » a fait que les députés se sont sentis comme « de simples citoyens qui attendent l'information ». « C'est ce qui a amené notre parti à boycotter cette séance de vote », a-t-il indiqué. « Nous avons été contactés pour participer mais nous avons boycotté la commission mixte », a indiqué Nouamen Laouar, député de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). Il justifie cette position par le « rejet exprimé par les partis de cette alliance vis-à-vis de la Constitution ». Et d'affirmer que « c'est la majorité qui va imposer son avis au sein de cette commission mixte. Il n'est plus question de dialogue ou d'échange d'idées », a-t-il ajouté. Même si la concertation se poursuit entre les partis de l'opposition sur « une éventuelle position commune » du vote de la Constitution, la tendance va vers le boycott. « Le principe du rejet est acquis. Il reste juste à trouver une formule commune », a précisé Laouar. Par ailleurs, le Premier ministre Abdelmalek Sellal se présentera, aujourd'hui, devant les membres de la commission mixte pour faire un exposé du projet de révision constitutionnelle. La commission se chargera, ensuite, sur l'élaboration de son rapport qui va être lu dimanche devant les parlementaires avant son adoption.