Le texte de la nouvelle Constitution sera présenté, aujourd'hui, dans une réunion à huis clos, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. La commission conjointe des deux chambres du Parlement s'est réunie, hier à Alger, où elle a élaboré le règlement intérieur de la réunion du Parlement consacrée à la présentation et au vote du projet de la Constitution initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Samedi 30 janvier, le Chef de l'Etat a signé un décret où il a convoqué le Parlement avec ses deux chambres pour se réunir, mercredi 3 février, hier, avec un seul point à l'ordre du jour portant sur le projet de la révision constitutionnelle. La Commission conjointe des deux chambres du Parlement, chargée d'élaborer le règlement intérieur de la session du Parlement consacrée à la présentation et au vote du projet de révision de la Constitution, a été installée, hier à Alger, au Palais des nations à Club des Pins. L'installation de cette commission, composée de 60 membres des deux chambres du Parlement, a eu lieu en présence du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, et du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed-Larbi Ould Khelifa. Les 60 parlementaires de la commission mixte ont préparé un règlement intérieur pour la session extraordinaire prévue pour dimanche prochain, une feuille de route tracée, un rapport complémentaire a été rédigé. La commission a été présidée par le membre le plus âgé, en l'occurrence Djamel Ould Abbès, vice-président de la chambre haute du Parlement. En outre, Abdelkader Bensalah a expliqué aux membres de la commission que le texte «sera tel quel, il sera soumis au vote, les parlementaires auront à l'accepter ou à le rejeter», a-t-il expliqué. Une première dans l'histoire du Parlement : «la parole sera accordée aux chefs des groupes parlementaires pendant dix minutes, lors de la séance plénière de dimanche, dans le cadre de l'élargissement de la pratique parlementaire», a précisé Bensalah. Le Conseil des ministres, réuni sous la présidence du chef de l'Etat, avait adopté le 11 janvier dernier le projet de révision constitutionnelle. Concernant le quorum requis pour la tenue de la séance du Parlement avec ses deux Chambres, la Constitution le fixe aux trois quarts (3/4) des membres des deux chambres parlementaires. Le Parlement compte 462 députés à la chambre basse et 144 membres au Conseil de la nation, le quorum exigé pour que les délibérations soient valides étant de 455 députés. La révision constitutionnelle intervient pour couronner le processus des réformes politiques entamé depuis 2011 et marqué par trois rounds de consultations politiques, qui avaient pris un caractère de dialogue national. Il semble, selon les réactions des partis politiques, la majorité votera pour la nouvelle Constitution. Déjà le RND, FLN et TAJ ont déjà exprimé leur approbation au projet, de leurs côtés, les présidents de ces partis ont invité leurs membres à voter pour ce projet, dimanche, lors de la séance extraordinaire au Palais des nations. De son côté, le plus vieux parti de l'opposition, le FFS a d'ores et déjà exprimé son désaccord avec le nouveau projet de la Constitution. En effet, dans un communiqué publié mardi, le FFS a exprimé son boycott de la session extraordinaire d'hier. Dans son communiqué, le FFS considère que «le projet soumis à l'adoption ne sert pas l'intérêt du peuple algérien et représente une menace pour la stabilité du pays et sa cohésion. Pour ces raisons, le FFS a décidé de boycotter cette session extraordinaire du Parlement», a-t-on expliqué. En outre, le FFS ajoute que ce projet «n'est qu'une continuité de feuilleton de la violence constitutionnelle exercée contre le peuple algérien, depuis la Constitution de 1963». Le parti estime «que tout projet constitutionnel doit refléter le plus large consensus possible sinon il est voué à l'échec».