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Ceux qui agissent de cette manière vont vers autre chose de plus violent
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Publié dans El Watan le 12 - 02 - 2016

Après la grève de la faim, les marches, les immolations… les moyens de protestation contre la précarité sociale évoluent. Cette semaine à Ouargla, un groupe de chômeurs a choisi de se coudre les lèvres pour exprimer leur ras-le-bol.
Du jamais vu depuis 1904. Omar Oudhinia, expert en sociologie politique et développement, a expliqué, hier, dans les colonnes d'El Khabar : «Les chômeurs de Ouargla ont repris ce qu'ont fait les protestataires de Biskra et El Oued en 1904, pour s'exprimer contre la répression des pouvoirs publics.» Cependant, pour le sociologue Mohamed Kouidri, le sens à donner à cette automutilation«serait plutôt un musellement de la revendication légitime, plutôt que l'expression d'un ras-le-bol».
Pour la psychologue Nadia Beyoud, en arriver à se coudre les lèvres pour s'exprimer est d'abord un signe de «profonde souffrance». «C'est terrible ! Pour qu'une personne en arrive à se mutiler pour manifester son mécontentement, cela signifie qu'il n'a plus d'autre ressort, c'est le signe du plus profond désespoir.
On ne s'en prend à soi-même que quand il n'y a plus aucune forme de communication pour exprimer son désarroi», explique-t-elle en trouvant, par ailleurs, «extrêmement préoccupant» que ces jeunes choisissent «l'agressivité retournée vers soi-même». Signe que la situation devient insupportable pour eux et leurs familles. Le président de l'Association algérienne des psychiatres d'exercice privé, Farid Bouchène, quant à lui, parle de «pathologie». «C'est une forme de revendication un peu spéciale pour demander un emploi», s'étonne le psychiatre.
Crise de subsistance
Pour Noureddine Hakiki, professeur de sociologie et directeur du Laboratoire du changement social à l'université d'Alger 2, il n'y a au contraire dans ce comportement rien d'étonnant. En cause : l'inégalité sociale et économique. «Quand on ne peut plus subvenir à nos besoins, on est prêt à tout, on accepte même de se suicider et on cherche la mort. C'est le cas des chômeurs de Ouargla qui peuvent aller au-delà de se coudre les lèvres.
Côté interprétation, cette façon d'agir signifie qu'ils ferment leur bouche et qu'ils ne protestent pas.» L'expert spécialiste du changement social va jusqu'à analyser la situation de ces jeunes chômeurs. «Malgré les programmes de développement, les habitants du Sud vivent dans une situation identique à celle des pays subsahariens et souffrent d'une véritable crise de subsistance. Parallèlement à cela, l'Etat n'a pas une politique pour produire une conscience sociale affirmant que le travail est la solution, ni dans le reste de la société.
C'est l'Etat lui-même qui les assiste et les prend en charge. C'est la raison pour laquelle ces chômeurs de Ouargla ne veulent pas n'importe quel travail, mais un poste à Sonatrach ou dans les sociétés multinationales. Leur manière de penser et d'agir s'inscrit dans un ensemble de crises entre la fausse conscience et l'attente de l'assistanat de l'Etat. On appelle cela une crise de l'intensité des liens et c'est ce qui produit le désarroi. Généralement, les gens qui agissent de cette manière vont vers autre chose de beaucoup plus violent», conclut Noureddine Hakiki.


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