L'espace Louis Vuitton à Paris accueille, jusqu'à la fin de l'année en cours, une exposition-événement sur les produits cultes qui ont traversé le temps et forgé une légende, à savoir les sacs mythiques de la célèbre maison. Ainsi un hommage est rendu aux sacs icônes à travers un prisme déformant et saisissant de l'art contemporain. Pour la circonstance, à l'invitation de Louis Vuitton, neuf artistes internationaux vont réinterpréter ces fameux sacs ayant révolutionné une époque. Chacun a conçu une œuvre unique, inspirée par le sac mythique qui lui a été confié en vue d'aiguiser son imagination. Venus d'horizons éparses, ces artistes, architectes, designers, scénographes, plasticiens... ont eu recours aux procédés les plus variés pour transcender l'accessoire et l'inscrire dans un processus personnel de démarche créatrice. Le scénographe Bob Wilson propose à partir de Noé — sac inspiré d'un sceau à champagne — une expérience sensuelle dans un tunnel noir et blanc, évoquant le yin et le yang. Pour sa part, Zaha Hadid, star de l'architecture londonienne d'origine irakienne, est la première femme honorée du Pritzkar Prize, le nobel de sa spécialité. Elle explique qu'elle a choisi le dynamisme fluide de l'esquisse comme option d'un nouveau langage architectural, créant, à chaque étape, des dessins qui exaltent la nature complexe dont chaque élément émerge de formes et de textures disparates, introduisant l'intellectuel dans le sensuel. A travers l'idée, elle a voulu exprimer l'opportunité de réinterpréter le sac iconique de Bucket. « Cette réinterprétation de ce sac nous permet, dit-elle, de réfléchir sur sa condition de contenant générique. La combinaison d'une série d'opérations formelles avec le choix des matériaux a engendré une famille de différents sacs. » Comme Louis Vuitton, qui manifeste une attention sans compromis au moindre détail du dessin et de tabler pour tout produit sur la plus haute qualité de matière et de savoir-faire, son agence étudie le concept initial d'un projet à partir de l'exploration rigoureuse de la topographie et de la fonction. « Le 3 D nous permet de repenser radicalement les formes qui seront ensuite manufacturées dans les meilleurs matériaux, en respectant les formes qui seront ensuite manufacturées dans les meilleurs matériaux en respectant le schéma géométrique initial », conclue-t-elle. Nommé meilleur jeune architecte du Japon en 1998, médaille d'or de l'Académie française d'architecture en 2004, Shigeru Ban s'est reféré au papillon pour habiller de toile Monagram ceux qui lui ont permis d'installer une rotonde éphémère sur la terrasse de l'espace. Il a utilisé dans sa création des courbes douces avec une silhouette longiligne et des poignées mi-longues plates. Bruno Peinado explique que le lien qu'il ressent avec le Speedy, le premier « bagage à main » sur lequel il a travaillé, est dû au fait que sa famille a vécu en Afrique. Il a été bercé par des histoires de voyages, d'épopées et de croisières de plusieurs mois autour du monde. Cet univers, riche en récits, a fondé son imaginaire. son sac s'ouvre sur la perspective de la profusion de formes, d'objets qu'il a voulu faire jaillir de ce petit sac racé, et font, effectivement, allusion à cet univers du voyage ou encore de la fuite.