Mais force est de constater que ce sont celles où il y a une forte concentration d'étables, particulièrement les élevages de chèvres, qui sont les plus sévèrement atteintes. En effet, selon le bilan de l'année 2015, qui nous a été remis par Bachir Bahaz, directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Ghardaïa, sur les 427 cas recensés au cours de cet exercice (2015), c'est la commune de Bounoura où se concentre le 1/3 du cheptel caprin de la wilaya, qui caracole en tête avec pas moins de 120 cas recensés. Elle est suivie de près par Guerrara (86 cas), Berriane (68 cas), Ghardaïa (54 cas), El Atteuf (41 cas) et El Ménéa (37 cas). Sensibilisation Dans ces quelques communes se trouvent concentrés les 4/5 du cheptel caprin de la wilaya, ce qui conforte l'idée des spécialistes de la santé ainsi que celle des vétérinaires, que c'est à ce niveau qu'il faut concentrer la prévention et la sensibilisation. Il ne faut surtout pas manquer de vigilance au niveau des autres communes qui ont, elles aussi, si c'est dans une moindre mesure, quelques cas de contamination à ce véritable fléau qu'est la brucellose humaine. Il est en est ainsi des communes de Mansourah (7 cas), de Dhaïa Ben Dahoua (6 cas), Metlili (4 cas) et Zelfana (2 cas). Pour ce qui est de l'année 2016 et ce depuis janvier, la situation semble empirer puisque, toujours selon le DSP, «nous recensons au moins 5 cas par jour à travers le territoire de la wilaya, essentiellement dus à la consommation de lait cru de chèvre non pasteurisé transformé, par ailleurs, en fromage local dénommé Kamaria», qui ajoute que «cette maladie coûte énormément au Trésor public quand on sait que le coût des soins et d'hospitalisation revient à l'Etat à 70 000 DA par patient». Pour en venir à bout de cette maladie, il faut prendre plusieurs mesures selon les spécialistes. «La 1re qui est la sensibilisation sur cette grave maladie qui peut laisser des séquelles, puisqu'elle s'attaque directement à la moelle osseuse.» Abattage «La seconde est, et ce, même si le citoyen reste réticent à l'abattage de ses animaux, l'abattage systématique du cheptel porteur des symptômes de la brucellose animale. Dans ce cas de figure, les services vétérinaires doivent jouer pleinement leur rôle et informer les propriétaires de bêtes abattues, qu'hormis les abats qui doivent être jetés, la viande de leurs animaux peut être consommée sans danger.» Il faut aussi, ajoute-on, «informer les propriétaires qu'en plus de garder pour leur propre consommation les carcasses de leurs bêtes abattues, qu'ils seront systématiquement indemnisés pour toutes les bêtes abattues quelle que soit leur nombre». Seule une information claire et soutenue par des campagnes de vaccination régulières du cheptel peut faire avancer les mentalités sur ce problème de santé publique.