En visite de 48 heures en Algérie, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, doit avoir une série d'entretiens avec les plus hauts responsables de l'Etat. A son arrivée, le ministre tunisien a souligné que sa visite en Algérie, à l'invitation du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, est une «visite ordinaire qui s'inscrit dans le cadre de la coordination et de la concertation entre les deux pays autour des questions bilatérales, ainsi que les questions intéressant la région». Il a ajouté avoir été chargé par le «président Béji Caïd Essebsi de remettre un message au président Abdelaziz Bouteflika». En réalité, cette visite intervient alors que les relations entre les deux pays connaîtraient un trou d'air depuis la signature par la Tunisie d'un accord militaire avec l'OTAN. Les responsables algériens n'auraient pas apprécié de ne pas en avoir été informés. Plus grave, les accords passés par l'OTAN avec la Tunisie et le Maroc encerclent un peu plus l'Algérie sur les flancs ouest et est. Samedi, M. Jhinaoui a eu des entretiens avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. A l'issue de la rencontre, M. Jhinaoui a précisé que les deux parties ont convenu de «l'activation de la commission de prospection au niveau des ministères des Affaires étrangères algérien et tunisien tout en envisageant d'autres conceptions de coopération bilatérale». Par ailleurs, la question libyenne a occupé une bonne partie des discussions. Selon le chef de la diplomatie tunisienne qui s'adressait à la presse après la rencontre, les deux parties ont «mis l'accent sur la nécessité de trouver une solution politique à la crise libyenne et le rejet d'une intervention militaire». Les diplomates algériens militent pour l'organisation au plus vite d'une réunion des pays voisins de la Libye pour examiner les moyens à mettre en place pour un règlement politique de la crise que traverse cet Etat. C'est en tout cas le message délivré par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, lors de son entrevue hier avec le ministre tunisien. «Les pays voisins de la Libye devraient se réunir prochainement à Tunis pour coordonner leurs efforts sur le dossier libyen», a soutenu M. Messahel, qui a ajouté que «les deux parties ont convenu de poursuivre leur concertation» sur cette question.