A l'occasion du colloque «Architecture islamique, histoire et pratiques architecturales», tenu à l'université Constantine 3, les 15 et 16 février, une exposition de photos originales s'est tenue en parallèle, dans le hall du département d'architecture. Le décor : des tapis berbères (hanbel) et surtout plein de parapluies, une idée dont découle le thème de l'exposition justement : Par-amnésie. Les photos ont été imprimées sur des toiles, accrochées aux parapluies, aux murs et sur quelques poutres. «Le but de cette exposition est d'utiliser la photo afin de protéger le patrimoine, et aussi de mettre en valeur la ville, d'où le thème Par-amnésie : parer l'oubli de l'histoire de notre ville», nous explique Oussama Sebti, architecte et doctorant en patrimoine à l'université Constantine 3, organisateur également de cette exposition. «Il faut savoir que cette exposition s'est préparée en un temps record ! En moins de trois jours, nous l'avons montée. D'abord par une sélection des photos puis leur mise en place», précise-t-il. La plupar des exposants, 9 photographes, sont membres du Cirta photo Club qui existe depuis deux ans, destiné aux photographes amateurs. Son activité principale est d'organiser des sorties photos pour ensuite partager les clichés et échanger les expériences individuelles sur réseaux sociaux, devenus le lieu de convergence pour les membres du club. Certaines de ces photos ont été exposées auparavant au Musée des arts modernes d'Alger (MaMa). Et une en particulier, celle de M. Kharouatou, architecte et spécialiste en restauration du patrimoine, qui a été finaliste dans un concours de photos en France. Cette exposition a suscité l'intérêt des visiteurs, surtout des jeunes photographes amateurs rencontrés dans le hall. Nabil nous fait part de sa peine de ne pas voir assez d'expositions de photos, surtout que c'est devenu un phénomène très répandu grâce à la vulgarisation du numérique auquel l'accès est simple. «La photographie est un art et un moyen d'expression apprécié des jeunes, hélas nous manquons de lieux et d'espaces de rencontre, d'exposition et même d'encadrement» nous confie-t-il. L'exposition va durer quelques jours encore. Le département d'architecture va acquérir les photographies de l'exposition pour en faire des spécimens pour les cours magistraux. «Cette exposition nous tient à cœur, surtout que les photos sont intéressantes et faites par des jeunes, un regard qui nous interpelle particulièrement et auquel nous tenons», nous a confié M. Bouhrour, professeur au département d'architecture et l'un des organisateurs du colloque.