Témouchent figure, avec Skikda et Sétif érigées en wilayas pilotes, au titre du programme de diversification économique dit Diveco 2, un programme auquel l'Union Européenne consacre 15 millions d'euros. Destiné exclusivement à l'aquaculture, il fait suite à Diveco 1 qui a pris en charge, à partir de 2011, les secteurs de l'agriculture, l'agro-alimentaire et le tourisme pour 20 millions d'euros. Pourquoi l'aquaculture ? Parce qu'on estime que le stock «pêchable» sur les eaux territoriales algériennes est limité et que pour satisfaire les besoins en matière de consommation nationale, 100 000 tonnes doivent être produites à l'horizon 2020. Or, jusqu'à présent, l'Algérie a financé une multitude de projets à fonds perdus. Diveco 2 a en conséquence pour mission de remédier à cette situation en finançant non pas des projets mais des actions d'appui prioritaires en matière de développement aquacole. Cinq experts de l'UE sont en poste à Alger pour ce faire. Cette semaine, ils en étaient à leur deuxième visite à Témouchent. Elle devait permettre d'établir un diagnostic en vue de sélectionner les actions à financer. Le travail de prospection s'effectuera jusqu'à la fin février pour passer à la formulation des actions et l'élaboration des dossiers qui permettront, en 2017, la libération du financement par l'UE. Celui-ci concerne l'appui à l'administration en charge du secteur tant en matière d'équipements techniques et de formation afin qu'elle puisse assurer le suivi des projets. Quant à ce qui concerne les porteurs de projets, leurs ressources humaines bénéficieront d'une formation. Le troisième axe de Diveco 2 se penchera sur la commercialisation des produits de l'aquaculture. Un des investisseurs présent à une rencontre au niveau de la direction de la Pêche a souhaité qu'au lieu qu'il y ait une formation à l'étranger, qu'elle se fasse plutôt in-situ par un encadrement du personnel au cours de la réalisation des projets jusqu'à la première production, cela d'autant qu'en Algérie on ne dispose d'aucune expérience en matière d'aquaculture en cages flottantes. Cela constituerait un plus efficace accompagnement d'autant que certains investisseurs n'ont que leur argent à placer et qu'ils vont devoir apprendre sur le tas. Enfin, il a été évoqué la nécessité, pour un appui en matière de contrôle sanitaire, de doter le secteur d'un laboratoire d'analyses actuellement inexistant. La commission d'experts de l'Union Européenne entreprendra, les 17 et 18 février courant, une visite à Sidi Bel Abbès au titre du programme Diveco 2. Au cours de leur séjour, les experts visiteront un terrain d'assiette réservé à la réalisation d'un marché de gros de poissons ainsi que divers sites à vocation piscicole parmi lesquels figurent notamment l'écloserie régionale de la commune de Tabia. Dans les localités de Sfisef et M'cid, les membres de la commission européenne prendront connaissance du processus d'intégration de l'aquaculture dans l'économie agricole au niveau de deux fermes privées. Les experts se rendront, par ailleurs, dans la commune de Aïn Skhouna (wilaya de Saïda) pour y visiter une ferme piscicole exploitée par un investisseur privé. Ils clôtureront leur visite par une séance de travail qui regroupera les responsables et cadres du secteur de la pêche et des ressources halieutiques, les représentants de la Chambre de la pêche et une dizaine d'investisseurs.