La mise en place d'une entreprise du transport scolaire n'est pour le moment qu'une idée « en gestation ». Elle a été lancée par le P/APW, Mahmoud Zaïm, lors de la deuxième édition du forum hebdomadaire de la radio El Bahdja, tenue mercredi dernier. Les contours de ce projet restent donc à définir. Il apparaît néanmoins que l'on veut s'inspirer du type de transport actuellement en vigueur dans les universités dont la prestation est assurée par le privé. Cette idée demande, pour sa concrétisation, la révision de tout le dossier y afférent. Le constat que font les responsables du secteur est amer. M. Zaïm a estimé, en effet, que le transport scolaire enregistre un « déficit énorme », notamment dans les « communes pauvres » telles que Heuraoua, Soudania, Tessala El Mardja, Rahmania, Dar El Beïda, Réghaïa et Draria. Selon le P/APW, il existe 20 communes dans la capitale qui ont un véritable besoin, le minimum vital, de ce type de transport. M. Zaïm a même cité le cas de ces 14 élèves de la commune de Rahmania, qui ont, selon lui, abandonné leur scolarité faute de pouvoir se permettre une place dans un bus du transport commun. L'orateur a jugé « grave » le fait que l'absence du ramassage scolaire soit un motif de déperdition. M. Zaïm n'a pas caché le fait que « des communes demandent des moyens de transport pour leurs écoliers, mais ne font rien en conséquence ». L'APW, explique-t-il, a demandé aux APC de chercher à signer des conventions avec des transporteurs dont les volets financiers seront à sa charge (APW). L'assemblée, indique son président, a aidé cinq communes, au titre du budget supplémentaire (BS) de 2005, en leur octroyant des bus. Les collectivités concernées sont, selon l'orateur, Heuraoua, Réghaïa, Tessala El Mardja, Zéralda et Souidania. Ces « efforts » fournis par l'APW se conjuguent avec ceux du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale qui s'investit dans le même créneau. Sauf que la question du ramassage scolaire est actuellement au point de non retour. L'assistance, dont on fait bénéficier les Apc, celle de la périphérie notamment, a bien montré ses limites : « Ce n'est pas rendre service à l'Apc en lui octroyant un bus », affirme M. Zaïm. Le premier responsable de l'APW évalue à 600 000 da l'entretien de chaque bus et le paiement des salaires du chauffeur chaque année. Cette charge financière est en deçà des moyens des collectivités locales. Il existe, affirme-t-il, 40 communes sur 57 que compte la capitale, qui sont déficitaires et qui ont besoin par conséquent d'une assistance financière de la part de l'APW. « Il y a des communes, telles que El Mouradia et El Madania qui n'ont pas de quoi payer leur personnel pendant trois mois », assure-t-il. Même les bus offerts ne sont plus du service au bout de deux ans. C'est à partir de cet état des lieux qu'est née l'idée de la création de cette entreprise. Dans ce sens, le souci de la rentabilisation est apparent.