La session consacrée à l'étude du budget supplémentaire ouvrira début juillet. Les élus de l'opposition ne se gêneront pas pour dire que le bilan du mandat a été « mitigé » et que ceux qui en sont responsables ne sont autres que les élus de la majorité FLN et, à leur tête, Zaïm, le P/APW. Pour M. Aït Cherif, élu FFS, des blocages « avérés » entravent le fonctionnement de l'Assemblée. « En infraction avec la loi 90-09 relative à la wilaya, seulement deux réunions sont organisées chaque trimestre au lieu des quatre réglementaires. » « Aucun dossier touchant à des domaines d'intérêt public n'a été initié par les élus de l'assemblée », soutient M. Aït Cherif qui assure que des élus sont « à la solde de l'administration ». « Celle-ci se contente de soumettre des budgets que l'on est obligés d'approuver. L'Assemblée s'est transformée en chambre d'enregistrement », relève-t-il. Rien n'est fait pour faciliter le travail des élus. Pour l'élu, aucune banque de données n'existe et aucun document sur lequel on puisse s'appuyer pour faire des propositions n'est disponible. « Les membres de l'Assemblée ne font qu'arrondir leurs fins de mois », indique-t-il. Il en veut pour preuve, les commissions mises en place qui ne se réunissent que « rarement ». Ceux qui y viennent ne le font que pour « percevoir les primes ». « Au lieu des commissions réglementaires, Zaïm nous a imposé par délibération des supercommissions ; l'une se charge de l'urbanisme et du logement, l'autre se charge des EPIC et la dernière des autres questions », s'indigne notre interlocuteur qui fait remarquer que ces supercommissions ont été instituées en infraction avec la loi en vigueur. « Comme nous demandons un bilan au wali sur les résultats des délibérations, il est de notre droit d'avoir un aperçu sur le travail de ces commissions faites par le P/APW », soutient-il. M. Aït Cherif assure qu'« une coopérative des élus a été lancée par M. Zaïm, en concertation avec le P/APC de Draria, du même parti que lui. Le P/APW avait ses entrées dans cette commune où il a été délégué communal (DEC) ». « Sauf que cette proposition, assure-t-il, M. Addou n'a pas donné son onction à ce projet, puisqu'il craint un scandale. » Une deuxième tentative regroupant les membres du bureau a été effectuée mais « s'avéra sans résultat ». M. Laouch, élu FLN, dira, pour sa part, que le travail de l'Assemblée est « mitigé ». Les raisons en sont « l'opacité dans la gestion ». Reste que les propositions contenues dans le code communal en gestation peuvent apporter du nouveau en élargissant les prérogatives des élus. Ceux-ci « font des propositions » au niveau des commissions, mais « Elles ne sont pas prises en compte ». M. Zaïm s'est dit insatisfait par le travail de l'Assemblée lors de la plénière de février. Pour M. Laouch, la responsabilité de l'inertie de l'assemblée incombe à tous les élus. Toujours aussi loquace, Chegnane Mimoun, élu RND, assure que le bilan de l'assemblée est « négatif ». Preuve en est, les élus ont voté le budget primitif avec un déficit de 713 milliards de dinars dont seulement 400 millions ont été épongés. L'élu « assure qu'un cabinet noir a été mis en place, regroupant les vice-présidents du P/APW et ses deux conseillers pour maintenir les choses en l'état ». Concernant la dernière session, l'élu FFS dira qu'il remettra sur le tapis la question des « détournements des logements sociaux ». Selon lui, 2 logements sur les 115 décernés à la commune de Aïn Benian ont été « détournés au profit de proches de Zaïm et avec la complicité du P/APC de Aïn Benian ». D'autres élus, contactés, n'ont pas voulu s'exprimer, arguant le fait qu'ils « ne sont pas sur place et qu'ils travaillent ».