En visite hier à Oran, le ministre des Transports, Boudjemaa Talai, a confirmé l'ouverture, pour l'été prochain, de la ligne maritime Oran-Aïn El Turck. Cette liaison désengorgera à coup sûr la route de la Corniche, un enfer autant pour les automobilistes que pour la population durant toute la saison estivale. Une expérience similaire a déjà été tentée avec succès dans la capitale pour relier par une navette maritime Alger-Centre avec le site El Djamila (ex-la Madrague) à Aïn Benian. Localement, des aménagements sont donc prévus au port d'Oran qui connaît, par ailleurs, une extension de son terminal à conteneurs, un projet entamé en 2014 et devant être livré début décembre 2016. Le ministre a également inspecté le site de la nouvelle aérogare d'Es Sénia. Le projet a connu un retard considérable mais, depuis la reprise des travaux, les choses vont bon train et la date de réception est maintenue pour mars 2017. Dédiée à l'international, la nouvelle structure sera dotée d'un ensemble d'équipements annexes qui la rendra plus performante et plus accueillante. L'autre projet attendu par la population concerne la réouverture de la liaison téléphérique entre la ville et les hauteurs du Murdjadjo. La ligne existe mais, devenue vétuste, elle sera entièrement rénovée et «l'opération débutera dans les tous prochains jours», a promis le ministre lors d'un point de presse évoquant également, parmi les projets importants qui intéressent les habitants, la réalisation de la nouvelle gare routière de Petit Lac. Celle-ci sera gérée par un particulier pour qui des garanties ont été données pour mener à bien son affaire. Les anciennes gares routières, quand elles ne sont pas vétustes, restent loin de répondre aux besoins d'une grande ville comme Oran, d'où la nécessité de mener à bien ce projet qui promet de mettre un peu d'ordre dans le transport par bus mais surtout d'améliorer les conditions d'accueil des voyageurs et leur sécurité, notamment de nuit. La liaison ferroviaire entre Oran et Arzew a été également au menu de la visite de la délégation ministérielle et, là aussi, c'est un très vieux projet (près de 25 ans) qui est en phase d'être concrétisé. Une partie de la ligne relie déjà Oran à El Mohgoun mais la ville d'Arzew n'est pas encore desservie et c'est cette deuxième tranche de la ligne qui intéresse le ministre qui voudrait qu'elle soit achevée dans des délais raisonnables pour mettre fin à l'attente des riverains. Sur un autre registre du secteur des transports, celui qui ne concerne pas directement le quotidien des citoyens mais qui est important sur le plan économique, le ministre a considéré que «si nous voulons exporter nous devons nous doter de grandes capacités de conditionnement mais surtout de transport». Il faisait notamment référence au complexe sidérurgique Tosyali (investissement turc) pour lequel il est prévu l'aménagement d'un quai de déchargement du minerai de fer et la construction d'un convoyeur pour transporter la matière première du port jusqu'à l'usine sur une distance de Æprès de 15 km. «Dans un premier temps, Tosyali va importer le minerai de fer pour le transformer mais une fois que le site de Ghara Djebilet (wilaya de Tindouf) entrera en production, ce sera la matière première algérienne qui sera valorisée en exclusivité», a-t-il déclaré en estimant, aujourd'hui, à 13 millions de tonnes par an la production cumulée entre le complexe d'Oran et celui d'El Hadjar (Annaba) lequel exploite les gisements de Ouenza (wilaya de Tébessa). «En priorité, nous allons, assure le ministre, satisfaire la demande domestique et ce sont les excédents qui vont être exportés».