Si Ramadhan est synonyme de calvaire pour les petites bourses, c'est une occasion inespérée pour une caste de commerçants sans scrupule qui, ravis de l'aubaine, se sucrent à l'envi abusant de l'engouement effréné des consommateurs devant les étals de fruits, légumes, zlabia et autres confiseries orientales. La première quinzaine du mois de jeûne a bel et bien confirmé qu'au niveau des marchés publics de l'ensemble des localités de la wilaya, la mercuriale a fait des siennes déroutant des acheteurs qui regardent souvent la surabondance et la disponibilité extraordinaire des marchandises avec le ventre creux. De l'attroupement devant un marchand de zlabia, jaillissent des voix surexcitées qui demandent à être servies avant les autres. A quelques encablures de là, un vendeur de légumes ne sait plus où donner de la tête, débordé qu'il est par les sollicitations empressées des clients, quand bien même les prix de certains produits de large consommation tels que la salade verte et la pomme de terre se maintiennent à des hauteurs vertigineuses flirtant avec la barre des 50 DA. A ce prix, ironisent-on, il vaudrait mieux faire le plein de bananes (de qualité moyenne s'entend), ce fruit antistress, qui s'écoule ces derniers temps comme des petits pains. Ainsi donc, dans la plupart des marchés visités, les prix demeurent excessivement chers, mais un autre constat s'impose : les vendeurs, en l'absence de tout contrôle, étalent leurs marchandises sur des tréteaux, des charrettes et à même le sol, au détriment des règles d'hygiène les plus élémentaires. Dans les grandes agglomérations et jusqu'aux contrées arriérées de la wilaya, c'est ainsi que va le quotidien des jeûneurs en ce Ramadhan cuvée 2006.