Le groupe Volkswagen a entamé des négociations avec le gouvernement algérien pour implanter une usine de montage de véhicules. Après avoir été annoncé en janvier dernier par son représentant en Algérie, le groupe Sovac, le projet d'usine de montage de véhicules par le groupe Volkswagen tend à se concrétiser. Une forte délégation du constructeur allemand a été reçue hier par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, en son siège, pour entamer officiellement les négociations sur le projet d'implantation d'une usine de montage de véhicules du groupe Volkswagen en Algérie, par le groupe Sovac. Une rencontre à l'issue de laquelle la délégation allemande, accompagnée par l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie, a exposé son projet industriel au ministre de l'Industrie auquel «elle a également exprimé le soutien du groupe Volkswagen à la politique du gouvernement algérien de développer une industrie automobile», selon un communiqué du groupe Sovac. Il s'agit là de la première rencontre entre Volkswagen et le gouvernement algérien et au cours de laquelle un groupe de travail mixte a été constitué et des discussions entre les différentes parties ont été entamées. Et selon le groupe Sovac, les négociations ont porté principalement sur les modèles qui seront fabriqués en Algérie et les différentes étapes de concrétisation de ce projet, à savoir l'entrée en production en 2017 et l'évolution du taux d'intégration. Selon M. Bouchouareb, «il s'agit de la troisième rencontre avec ce partenaire important et actif sur le marché algérien. Volkswagen a la volonté d'entrer dans un partenariat pour la fabrication de plusieurs types de véhicules comme Seat et d'autres marques». Il est vrai que ce projet a été dévoilé par le constructeur allemand à la délégation accompagnant, en janvier dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en Allemagne où il s'était entretenu avec la chancelière allemande, Angela Merkel. Ainsi, pour le groupe Sovac, les discussions se sont déroulées dans un climat accueillant et très favorable pour l'avancement du projet. «Nous avons été chaleureusement accueilli par le ministre de l'Industrie et des Mines et ses collaborateurs. Les échanges étaient constructifs. Le ministre a exprimé tout son engagement à accompagner ce projet (...)», a indiqué le PDG de Sovac, Mourad Oulmi. «Nous sommes ouverts à ce partenariat car nous ne pouvons pas imaginer une industrie mécanique sans un partenaire allemand qui est déjà présent en Algérie dans la fabrication de poids-lourds», a en effet souligné au cours de cette rencontre le ministre de l'Industrie. «Les entreprises vont poursuivre les négociations. J'espère qu'elles aboutiront bientôt à un accord», a-t-il avancé, estimant que la présence des fabriquants allemands d'automobile va «se renforcer» avec ce futur partenariat. De nouvelles rencontres sont en effet programmées pour les semaines à venir afin d'accélérer les négociations avec le groupe Volkswagen et démarrer le projet dans les prochains mois, selon le groupe Sovac qui a obtenu officiellement un terrain de 150 hectares dans la wilaya de Relizane pour implanter son usine qui produira 100 000 véhicules/an pour un investissement de plus de 170 millions d'euros. Le groupe Volkswagen compte produire, selon son représentant local, la Polo classique, la Skoda Octavia et le pick-up Amarok pour le marché local et international. Mais pas seulement : le constructeur allemand compte éventuellement procéder, à moyen terme, à la fabrication de pièces de rechange en Algérie avec d'autres projets. Par ailleurs, sur un autre registre mais qui est étroitement lié à l'industrie automobile, le premier responsable de l'Industrie et des Mines a rappelé, à l'occasion, la mise en place prochaine d'un cahier des charges organisant l'activité automobile afin «de ne pas vivre ce que nous avons déjà vécu en matière de gestion de l'activité des concessionnaires automobiles» laquelle avait connu de profonds dysfonctionnements, a-t-il souligné. L'organisation et la réglementation de l'activité de l'industrie automobile serviront non seulement les intérêts des entreprises étrangères partenaires mais aussi l'intérêt de l'Algérie qui ambitionne de relancer l'industrie mécanique, a-t-il insisté.