Dans son message, le chef de l'Etat a invité les instances habilitées à reconsidérer les réserves de l'Algérie sur certains articles de la Convention internationale de lutte contre toute forme de discrimination à l'égard des femmes, par rapport aux acquis réalisés pour la promotion et la protection des droits de la femme. Le président de la République a adressé, comme chaque année, un message aux Algériennes à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme. Contre tout attente, ce n'est pas Mounia Meslem, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, qui a lu, comme à l'accoutumée, le message du chef de l'Etat, mais la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Houda Imane Feraoun, et ce, lors d'une cérémonie organisée à l'hôtel El Aurassi et présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Présents à cette cérémonie en l'honneur des femmes des membres du gouvernement, du corps diplomatique accrédité en Algérie, des parlementaires, des représentantes de la société civile et des figures de la Révolution algérienne. Dans son message, le chef de l'Etat a invité les instances habilitées à reconsidérer les réserves de l'Algérie sur certains articles de la Convention internationale de lutte contre toutes formes de discrimination à l'égard des femmes, par rapport aux acquis réalisés pour la promotion et la protection des droits de la femme. «A l'occasion de la 5e Assemblée générale africaine sur le rôle des organes de sécurité pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles, qu'abrite l'Algérie, je lance un appel franc et direct aux instances qualifiées pour les inviter à reconsidérer les réserves de l'Algérie concernant certains articles de la Convention internationale de lutte contre toute forme de discrimination à l'égard des femmes», note le chef de l'Etat. Pour Bouteflika, ces réserves doivent être reconsidérées «par rapport aux acquis que l'Algérie a réalisés pour la promotion et la protection des droits de la femme, et ce, dans le respect de notre référence religieuse et aussi au regard des mutations opérées en Algérie et l'évolution des droits des femmes. L'Algérie a ratifié en 1996, avec des réserves, la Convention relative à l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (Cedaw) adoptée en 1979 par l'ONU. Ces réserves concernent certains articles de la Convention, notamment ceux liés aux droits de la femme et l'égalité entre les deux sexes, au mariage, à la nationalité et à l'arbitrage international.» Le premier magistrat du pays s'est dit fier de «la contribution de notre pays au plan d'action exécutif sur la femme, la sécurité et la paix dans le cadre de la Ligue des Etats arabes en collaboration avec l'Organisation des Nations unies». Par ailleurs, le Président a estimé que la femme algérienne est actuellement confrontée à trois défis «majeurs» que sont la protection de générations montantes, la participation au processus de développement économique et la sauvegarde de la sécurité du pays. Sur ce dernier point, Bouteflika invite la femme à s'impliquer dans la sauvegarde de la sécurité de l'Algérie face aux crises qui secouent notre région et des dangers qui la menacent chaque jour davantage. Il a dans la foulée rendu hommage à l'Armée nationale populaire avant d'ajouter : «Il va sans dire que le peuple avec ses différentes composantes doit prendre conscience de la complexité du moment et redoubler de vigilance pour la défense de la patrie et de sa liberté.» Enfin dans son message, le président de la République n'a pas manqué de revenir sur la révision de la Constitution qui consacre, selon lui, un nouveau saut qualitatif en faveur de la femme en matière d'emploi et d'accès aux postes de responsabilité. «Il s'agit là d'un progrès qu'il convient de traduire dans les faits pour parachever le renouveau de la nation», a-t-il précisé.