La commission nationale des programmes présentera, aujourd'hui, la deuxième génération des programmes de la réforme. La présentation se fera d'abord aux syndicats du secteur de l'éducation et aux associations de parents d'élèves, sans la présence de la presse. La commission nationale des programmes, composée de quelque 200 experts et spécialistes en éducation, tous Algériens, a été installée en 1998. C'est ce groupe de travail qui a réalisé la première génération des programmes issus de la réforme de 2003, en sélectionnant 206 programmes et 206 documents d'accompagnement, tous issus des propositions de la commission Benzaghou. Cette commission a été chargée, en 2008, de la réécriture des programmes. Elle a commencé en 2010 avec l'élaboration d'analyses et de critiques des programmes précédents, proposant leur réécriture dans un souci d'amélioration. Selon Farid Benremdane, pédagogue et conseiller au ministère de l'Education nationale, cette réunion est «informative» et vise à donner le résultat du travail de la commission sus-citée, qui ne porte aucun changement ni dans la langue d'enseignement ni sur le volume horaire. Les révisions concernent les programmes du cycle primaire et de la première année moyenne dans les volets liés au contenu, à l'évaluation et à la remédiation ainsi qu'aux moyens et supports à utiliser, précise M. Benremdane, expliquant que le changement vise à introduire des programmes visant à préserver «l'algérianité» à travers le renforcement de la présence d'auteurs nationaux et la promotion du patrimoine algérien. Il ne s'agit nullement de revoir le format des programmes ni l'architecture des matières. Pour cet expert, «il s'agit d'exploiter à fond la matière déjà existante et de régler les dysfonctionnements relevés». Les changements à introduire ont déjà fait l'objet de conférences nationales du temps de Baba Ahmed pour les programmes du primaire et du moyen et, en juillet 2015, pour le secondaire et le technique. Du côté des partenaires sociaux, on dénonce «le black-out sur le processus de la révision», explique Ferhat Chabekh, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE-UGTA). Ce syndicat espère que des révisions seront portées sur l'allégement des programmes «pour que nos enfants retrouvent le plaisir d'apprendre». La FNTE appelle à l'introduction des activités parascolaires et à un assouplissement de la charge horaire. L'Organisation nationale des parents d'élèves exprime, quant à elle, des réserves liées «au volume horaire dévolu à l'apprentissage du français au détriment de l'anglais», selon Ali Benzina, son président.