Au milieu de ce «vacarme» causé par le retour (attendu) de Chakib Khelil et des menaces grandissantes de la nébuleuse terroriste, il y a une autre actualité qui devrait retenir toute notre attention puisqu'elle concerne les générations futures : la réforme de l'école. Un véritable challenge pour un pouvoir dont la légitimité est très discutable. Et paradoxalement, c'est à lui qu'échoit la mission de réformer l'école pour une meilleure formation des futurs citoyennes et citoyens. Elle revêt un caractère d'urgence compte tenu des lacunes et des failles dans les programmes scolaires actuels, dépassés, par ailleurs, par les changements politiques et socioéconomiques que vient de connaître le pays. La responsabilité du régime en place est grande, parce qu'il doit définir le profil des futurs citoyens. Des citoyens ouverts à la modernité et à la culture démocratique et surtout fiers de leur origine amazighe. A ce titre, la réforme envisagée dans les programmes scolaires doit prendre à bras-le-corps et à tous les paliers la consécration de tamazight comme langue nationale et officielle par la nouvelle Constitution. Inculquer aux élèves notre appartenance à la culture amazighe devient un impératif, et ce, en leur faisant connaître les principales figures historiques que le régime du parti unique a longtemps occultées. Massinissa, Syphax, Jughurtha, Tin Hinan, La Kahina, Chachnak…, autant de personnages qui ont marqué de leur empreintes l'histoire plusieurs fois millénaire de notre pays. Les jeunes générations doivent connaître les hauts faits d'armes de nos glorieux ancêtres contre les pharaons d'Egypte et les puissances romaine et carthaginoise. L'Algérien de demain doit être en phase avec les progrès technologiques et scientifiques qui sont réalisés de par le monde, ce qui permettra à terme à l'Algérie de prétendre participer de manière active à la recherche scientifique. Il doit être conscient des enjeux politiques et économiques du pays. Il doit être tolérant et rejeter toute forme d'extrémisme. La démocratie est son credo. C'est certainement le profil recherché par la ministre de l'Education nationale à travers la réforme des programmes scolaires. Sauf que les conservateurs et les obscurantistes de tout bord ne vont pas rester les bras croisés. Ils vont tout tenter pour faire échec au projet de Mme Benghebrit. La réforme de l'école dépasse le simple cadre national. Elle est également dictée par des impératifs internationaux à travers la montée en puissance des groupes terroristes tels que l'Etat islamique (EI) et AQMI, sans cesse alimentés par de jeunes recrues des Etats du Maghreb et de certains pays arabes dont les systèmes scolaires sont permissifs aux idéologies islamistes inspirées par les Saoudiens. En tout cas, il faut attendre la mouture finale pour juger de la pertinence des choix qui seront faits pour édifier la nouvelle école algérienne.