Appliqué depuis mars 2005, le nouveau code de la route risque de se voir dégraisser dans les prochains mois et allégé de ses dispositions considérées « problématiques » ou trop « contraignantes ». L'annonce en a été faite par les services du ministre, en début de semaine, sans qu'ils n'avancent un quelconque argument pour justifier une mesure, pour le moins inappropriée et synonyme de recul dangereux, et ce, à l'heure où le pays se maintient au quatrième rang mondial pour la mortalité routière, avec une moyenne quotidienne de 10 à 11 décès et au moment où d'autres Etats durcissent leurs dispositifs. Le département des transports engagera incessamment, selon un confrère, une réflexion sur la révision notamment des cas d'infraction, où l'automobiliste risque le retrait de permis, comme l'usage du portable au volant. Des cas, où généralement la décision de retrait est jugée, excessive, se doit-on de comprendre. L'actuel code prévoit en effet pas moins de 18 cas de retrait immédiat de permis, notamment pour les infractions de conduite en état d'ivresse, d'excès de vitesse et de non-respect de la bande d'arrêt d'urgence, immanquablement sanctionnées par la réglementation. Certes, les résultats de cette dernière n'ont pas été à la hauteur des espoirs suscités, preuve en est le nombre de victimes, toujours en constante croissance. A Alger, à titre d'exemple, durant la première semaine du Ramadhan, les routes ont tué 6 personnes et fait plus d'une soixantaine de blessés, auxquels s'ajoutent 2 morts la semaine passée. La tendance meurtrière ne s'arrête donc pas pour plusieurs raisons, dont la plus connue de toutes : les comportements voyous de nombreux automobilistes et l'application timorée, timide, partielle et sélective des textes. Pour beaucoup, la loi ne fait plus peur et pour cause il suffit d'user du canal classique : les « interventions », spécifiquement auprès des services de police et de la gendarmerie, pour vous faire restituer le permis sine die, peut-être même avec de plates excuses de l'agent de l'ordre qui vous a, quelques heures avant, verbalisé. La machine est en somme assez bien huilée et fausse de facto, tout le jeu et ce ne sont guère les discours menaçant des représentants de l'Etat, prônant sans conviction la sévérité envers les délictueux de la conduite qui changeront grand-chose. Surtout pas au destin du pauvre quidam qui se fait écraser par un chauffard. Alors messieurs, si vous avez réellement l'intention de lever le pied, de grâce levez le bon !