Le constat, y compris celui des autorités locales, est unanime. La situation est devenue insupportable au plan de l'hygiène, de la salubrité et de la sécurité. Que ce soit à Annaba ou à El Bouni, Sidi Amar et Berrahal, les délinquants et les malfrats en ont fait leur lieu de rendez-vous privilégié, particulièrement à El Hattab où, ils n'hésitent pas à s'attaquer aux citoyens. Ils le font armés de couteaux et de bombes lacrymogènes sous les yeux des policiers en tenue qui évitent de voir et d'entendre. « A El Hattab, il n'y a pas de sécurité. L'hygiène est absente. En réponse à nos plaintes auprès des services concernés, nous faisons l'objet d'intimidations. Des étalages ont été illicitement installés à même les portails d'accès. Nous avons dénoncé cette situation au commissariat du coin. On nous a conseillé de nous taire, car les indus occupants sont au-dessus de la loi. » Ce sont les propos d'un commerçant destinés au wali de Annaba en visite de travail et d'inspection des lieux ce dimanche. La même situation est relevée dans la surface de l'ex-Souk El Fellah et le parking situé à proximité transformé en marché de la friperie. Véritable caverne d'Ali Baba, 300 tentes de commerce informel y sont implantées en toute illégalité. Il s'agit d'un des points de chute des trafiquants de drogue et de psychotropes et d'individus recherchés. Quelques-unes servent de débauche et de « loothisme ». A La Colonne, Souk Ellil, marché couvert et autres marchés de l'agroalimentaire, l'odeur est pestilentielle. Les voleurs à la tire y ont élu refuge et des bandes de truands se sont constituées pour racketter les commerçants. La défaillance des services de la commune et de la direction du commerce de la wilaya est totale. Situé au beau milieu de la cité populaire du 11 Décembre, Souk Ellil est un marché de fruits et légumes pas comme les autres. En ce lieu que caractérise été comme hiver une boue noirâtre et nauséabonde, il y a quelque 200 stands. Ils sont tous inoccupés. Les commerçants ont préféré s'installer sur la voie publique et côtoyer les animateurs du marché informel. « Comment voulez-vous que l'on travaille dans des conditions réglementaires alors que l'informel s'installe devant notre stand. Nous avons attiré l'attention des pouvoirs publics. Ils sont restés insensibles à nos arguments. C'est le règne du commerce informel qu'on nous impose. Nous avons été contraints d'occuper la rue pour commercer », s'est révolté un des propriétaires des stands vides. En ces lieux et à El Bouni, Sidi Amar et Berrahal, les poissons et les viandes sont exposés au soleil et à la poussière. Aucun cachet vétérinaire n'indique un quelconque contrôle. A Annaba, en matière de commerce, la défaillance des structures de l'Etat est générale.