La situation des marchés des fruits et légumes et autres produits alimentaires dans la wilaya de Annaba est dans un état alarmant. Particulièrement durant le mois de Ramadhan, où le constat est unanime quant à l'état de régression constaté sur tous les plans. La défaillance des structures de l'Etat y est pour beaucoup dans une situation, devenue intolérable sur le plan de l'hygiène, de la salubrité et de la sécurité des lieux. Que ce soit à Annaba ou à El Hadjar, Sidi Amar, El Bouni, et Berrahal, les délinquants et les repris de justice ont en fait leurs lieux de prédilection. El Hattab en est un exemple édifiant, où ils n'hésitent pas à s'attaquer aux citoyens. « Au marché d'El Hattab, la sécurité est absente, l'hygiène est ignorée et le vocabulaire des gens est très riche en noms d'oiseaux. Nous avons déposé plusieurs plaintes auprès des services de sécurité pour les faire intervenir, mais en vain. Des étalages ont été illicitement installés à même les portails d'accès. Mais rien n'a été faite », a indiqué un des commerçants de ce marché, las d'exercer son activité dans pareilles conditions. La même situation est relevée à la braderie de l'ex-Souk El Fellah et au niveau de l'espace mitoyen transformé, depuis plusieurs années, en marché de friperie. Avec plusieurs dizaines de stands, qui y sont implantés, et le flux de clients et passants qui y transitent quotidiennement, c'est un miracle qu'un accident ne se soit pas produit. On se rappelle, le mois de Ramadhan dernier, où un incendie s'est déclaré au même lieu, et où plusieurs commerces ont été calcinés. Heureusement, le court-circuit, à l'origine de l'incendie, s'est produit au moment du f'tour, et personne n'était présent. Ces lieux sont des points de chute des trafiquants de drogue et de psychotropes, et d'individus recherchés par la justice. A La colonne, Souk Ellil, marché couvert et autres marchés de l'agroalimentaire, l'odeur est pestilentielle. Une virée au marché du poisson vous confirmera la teneur de l'insalubrité : des caisses de poisson, à même le sol, sont exposées au soleil et à la poussière. Aucun cachet vétérinaire n'indique un quelconque contrôle, et une odeur nauséabonde s'en dégage, et surtout des vendeurs tatoués, jusqu'au cou, vous imposent leur marchandise à la limite par la force. Les voleurs à la tire y ont également élu refuge, et des bandes de truands se sont constituées pour racketter les commerçants. La défaillance des services de la commune et de la direction du commerce de la wilaya est totale. Situé au beau milieu de la cité populaire Al Abtal (500 logements), c'est un marché de fruits et légumes pas comme les autres. En ce lieu caractérisé, été comme hiver, par une sédentarité, il y a quelques dizaines de charrettes et stands. Ces « commerçants » ont préféré s'installer sur la voie publique. « Comment voulez-vous qu'on travaille dans des conditions réglementaires, alors que l'informel s'installe devant nos stands. Nous avons attiré l'attention des pouvoirs publics, mais ils sont restés insensibles à nos arguments. C'est le règne du commerce informel qu'on nous impose. Nous avons été contraints d'occuper la rue pour travailler », s'est révolté un des propriétaires des commerces de cette cité. En ces lieux, la défaillance des structures de l'Etat est générale, en matière de commerce.