L 'humoriste Guy Bedos prépare un film sur sa vie en Algérie, dont le titre pourrait être Le beau temps perdu, un livre de Roland Bacri, duquel a été adapté le scénario. C'est ce qu'a déclaré, ce mardi, le comédien français lors d'une conférence tenue à Annaba, en marge de la deuxième édition de la Grande dictée, dont l'événement coïncide avec la clôture de la semaine de la francophonie. «C'est ma fille qui a adapté le scénario à partir de ce livre dont le tournage sera effectué à Alger», révèle l'artiste. La surprise de cette prochaine œuvre cinématographique sera l'humoriste algérien Fellag. «Il jouera le rôle d'un chauffeur de taxi, avec qui je ferai le tour d'Alger à la recherche de mes souvenirs lointains, avant de devenir son copain. Fellag lui-même est à la recherche de son premier amour avant de quitter l'Algérie où il le retrouvera, un peu en retard, puisque la jeune fille s'est mariée avec son ami d'enfance.» Actuellement, le projet est en phase de négociations avec Charles Gillibert, le réalisateur français du célèbre film Mustang, nominé aux Oscars et Césars. Invité à Annaba par David Queinnec, directeur de l'Institut français, Guy Bedos a été très sensible à cette action, une première, selon lui. Et pour mieux agrémenter l'événement et créer un tandem entre les deux cultures, l'Institut français a fait appel à une autre grande figure de l'humour algérien, le non moins célèbre comédien Hassen Benzerari. Leur mission : le premier en tant que maître de cérémonie, le second en qualité d'invité de marque. «Ces deux personnalités ont pu fédérer toutes les catégories d'âge pour un seul événement culturel, ce qui est rare de nos jours», notent à l'unanimité les participants. Fidèle à son attachement à l'Algérie, Guy Bedos n'a pas caché sa sensibilité quant à l'hospitalité que lui réservent les Algériens à chaque fois qu'il se rend dans son pays natal. «Mon vœu est que le square d'Alger, où je suis né, soit baptisé en mon nom. Je suis pro-Maghrébin, antiraciste et demeure toujours résistant. J'adore mon pays natal», a confié le comédien d'un ton nostalgique. La visite de Guy Bedos en Algérie n'est pas fortuite. En sa présence, son film documentaire Guy Bedos en toute liberté, de Mireille Dumas, a été projeté, la veille, à la salle de conférences de l'Institut français de Annaba. Pour mémoire, Guy Bedos est né à Alger en 1934. Il a été scolarisé au lycée catholique Saint-Augustin de l'ex-Bône (Annaba). Sa jeunesse il l'a vécue entre Alger, Annaba, Constantine et Souk Ahras, avant de quitter le pays. Devant accomplir son service militaire durant la Guerre d'Algérie, il fait la grève de la faim et réussit à être réformé pour maladie mentale. Son invitation à Annaba par l'Institut français entre dans le cadre d'idées originales de David Queinnec, dont La grande dictée et le Karaoké.