La commune d'Aït Smaïl, qui est sortie de la tutelle administrative de la commune mère de Taskriout depuis le découpage administratif de 1984, est aujourd'hui l'une des communes de la wilaya de Béjaïa qui accuse le plus de retard en matière de développement. Entre autres raisons, sa situation géographique semble la pénaliser. En effet, Aït Smaïl, qui s'étale sur une superficie de 27,8 km2 est située en zone rurale et dispose de terrains en majorité accidentés, ce qui constitue un sérieux handicap devant toute action visant l'amélioration du quotidien des habitants. Du fait de l'indisponibilité quasi-totale d'assiettes de terrains et, partant de l'absence ou l'insuffisance de projets d'utilité publique, la localité qui abrite une population de 14 000 âmes est en stagnation. Le secteur du logement en premier lieu. A titre d'exemple, la commune n'a bénéficié, depuis l'indépendance, que d'un quota de 20 logements tous segments confondus, ce qui a provoqué, selon les dires d'un élu, « une crise de logements sans égal au niveau de la région ». Une crise que l'option d'aide à la construction dans le cadre du Fonds national (FONAL), n'atténue pas du fait qu'elle ne constitue pas une solution aux yeux des habitants qui considèrent que les 500 000 dinars d'aide de l'Etat ne sont pas en mesure de permettre de bâtir une simple maison, pour cause, en sus du relief qui impose la majoration des frais, des coûts exorbitants du transport dans cette région où, à titre illustratif, un camion de sable de 2,5 t revient à 5000 DA. D'ailleurs, parmi les 280 bénéficiaires sur 500 demandes qui sont au programme, plus de 10 personnes se sont désistée pour cause de leur incapacité à répondre aux exigences qu'elles qualifient de draconiennes. A cela s'ajoute les contraintes bureaucratiques et l'incapacité des postulants à disposer d'un apport personnel pour entamer les travaux. Sur un autre registre, la localité est en butte à un manque sérieux en alimentation en eau potable, notamment au niveau du chef-lieu communal. Pour y faire face, certains considèrent que les solutions existent et préconisent, entre autres, le captage des sources qui sont en abondance au niveau de la localité, mais surtout de procéder en urgence à la réalisation d'un nouveau réseau d'AEP. L'actuel réseau n'est plus en mesure de répondre aux besoins de la population du fait des fuites quotidiennes qu'il enregistre en raison de sa vétusté et du faible débit qu'il offre.