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Opération pilote dans quatre centres hospitaliers pour prévenir les handicaps Amélioration de la prise en charge des grossesses et des accouchements à risque dans les maternités
La Fédération algérienne des handicapés a gagné son pari dans sa lutte contre les handicaps organiques et leurs conséquences psychomotrices en relation avec la grossesse au cours du travail et de l'accouchement. Le lancement d'une nouvelle initiative sur trois ans pour diminuer les décès et les complications est lancée dans quartes centres hospitaliers, à Alger et Oran. Ces quatre sites, en l'occurrence les CHU de Beni Messous, Bab El Oued (clinique Durando), Kouba et l'EHU d'Oran, ont été choisis «sur la base de la forte implication des chefs de service concernés à s'engager dans un processus de réforme visant à mettre au cœur de leurs pratiques l'interdisciplinarité entre tous les professionnels de la périnatalité», a précisé Yacef Karima, vice-présidente de la FAPH lors de la conférence de presse organisée jeudi à El Hamma, à Alger, pour le lancement de ce projet pilote intitulé : «Renforcer les compétences des sages-femmes en Algérie» menée en collaboration avec l'association de solidarité internationale Santé Sud et son partenaire, la fondation Sanofi Espoir et la mis en place d'une structure de prise en charge pluridisciplinaire et précoce des enfants porteurs de pathologies chroniques invalidantes pour lequel les ministères de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Solidarité portent leur soutien et accompagnement. Outre l'enquête qui sera lancée sur les causes pourvoyeuses de handicaps qui sera menée par les professionnels, le ministère de la Santé s'est engagé à accompagner le projet. «L'engagement du ministère de la Santé a été exprimé par le ministre lui-même en perspective de signer une convention entre les trois partenaires. Ce qui permettra de mener ce porjet à terme et revenir aux bonnes pratiques», a souligné Mme El Mamari, présidente de FAPH. Mme Yacef souligne, quant à elle, que «ce nouveau projet est lancé pour trois ans afin de se donner le temps d'en mesurer les impacts. Il s'inscrit dans la suite du partenariat, mené depuis 2008, entre les trois organisations et qui avait conduit à un accord de mise en place d'une structure de prise en charge pluridisciplinaire et précoce des enfants porteurs de pathologies chroniques invalidantes, structure qui devrait voir le jour d'ici deux ans. Cette nouvelle initiative vise en priorité à réduire les taux de mortalité et morbidité maternelles et néonatales. Elle s'attachera à renforcer la qualité du suivi des grossesses et des accouchements dans les maternités, ainsi que l'amélioration de la prise en charge des nouveau-nés porteurs de pathologies invalidantes dans les services de néonatalogie de 4 sites hospitaliers des régions d'Alger et Oran», a ajouté Mme Yacef et de préciser que «ce projet va permettre de renforcer l'enseignement de cette interdisciplinarité dans la formation initiale et continue des sages-femmes, acteurs-clés de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. Il institutionnalisera la prise en charge pluridisciplinaire des grossesses et des accouchements dans les services de maternité et de pédiatrie/néonatalogie de quatre établissements hospitaliers à Alger et Oran, avec la mise en place de projets d'établissement et de services de qualité, dont l'efficacité sera évaluée à la fin du projet.» Mme Yacef, chargée de ce projet, signale qu'au terme de cette initiative, 557 personnels de santé, répartis sur les 4 sites ciblés (CHU de Beni Messous et de Kouba, clinique Durando, EHU d'Oran) seront formés à ces nouvelles pratiques. Au total, sur les 3 années du projet, ce seront près de 94 500 nouveau-nés qui auront bénéficié d'une meilleure prise en charge, de la grossesse à l'accouchement, ainsi qu'à la prise en charge spécialisée des enfants qui seront porteurs de pathologies invalidantes. Ces derniers seront donc pris en charge précocement au niveau de cette nouvelle structure qui est située à proximité de l'hôpital de Douéra. «Ce projet accueillera des nouveau-nés présentant un risque d'anomalie du développement ou l'existence d'un diagnostic précoce d'anomalie clinique. Ces bébés bénéficieront d'une prise en charge complète et harmonisée. L'objectif à long terme, a-t-elle ajouté, est de créer progressivement un réseau de structures de dépistage, de prévention et de prise en charge précoce des nouveau-nés à risque sur tout le territoire national et de former leurs professionnels dans le service», signale Mme Yacef. Le Pr Haridi, médecin-chef à l'unité de néonatalogie du CHU Beni Messous se dit rassuré de voir la concrétisation du projet : «Ce qui permettra de dépister ces enfants à risque à temps et assurer une prise en charge précoce avec un personnel spécialisé. Ce sont les bébés de 1à 6 mois qui sont souvent concernés par ces anomalies motrices, les troubles d'apprentissage», a-t-elle déclaré et de signaler que les Indices de masse corporelle (IMC), dont l'incidence est de 3 pour 1000 naissances en Algérie, sont évitables pour peu que l'on améliore la prise en charge des nouveau-nés en difficulté. «Le peu d'unités de néonatalogie et les services de maternité, a-t-elle ajouté, ne sont pas assez équipés pour justement faire face à des prématurés et des asphyxies néonatales qui exposent les bébés à des complications cérébrales, sources de handicaps à long terme. La maternité de Beni Messous à elle seule enregistre chaque année 10 000 naissances, soit 45 naissances par jour et 10 à 15/1000 des nouveau-nés souffrent d'asphyxie néonatale. 33% d'entre eux garderont des séquelles à vie, car mal pris en charge ou absence de réanimation respiratoire», a-t-elle indiqué. Pour la directrice de Santé Sud, il s'agit d'un défi à relever et c'est celui de réduire la mortalité maternelle et périnatale. «Notre objectif est de faire en sorte que les salles de travail ne soient plus des productrices de handicaps. A travers notre expertise, nous arriverons en collaboration avec les équipes médicales et la FAPH à avoir un nouveau regard avec l'accompagnement des professionnels. Il est donc question de renforcer les compétences dans le cadre pluridisciplinaire pour des pratiques institutionnalisées et pérennes. En somme, arriver à l'amélioration des indicateurs de santé», a indiqué Nicole Hanssen. Pour le président de la fondation Sanofi Espoir, Xavier Darcos, «ce nouveau projet sur trois ans s'inscrit dans la continuité de notre engagement en Algérie aux côtés de notre partenaire, Santé Sud, de la Fédération des personnes handicapées et des professionnels de santé, en particulier des sages-femmes, pour une meilleure prise en charge des grossesses et des accouchements à risques. Améliorer les pratiques, la qualité des soins et le travail en équipe sont essentiels pour prévenir les trop nombreux décès et complications qui sont évitables», a-t-il déclaré.