Aider des femmes à la tête de petites et moyennes entreprises (PME) à Annaba à franchir le cap de simples gérantes pour celui de vrais managers est le challenge du Bureau international du travail (BIT), qui semble déterminé à le relever avec succès. En collaboration avec la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), le BIT a lancé, depuis hier, le programme de formation «Get Ahead» (Aller de l'avant). Pas moins d'une trentaine de patronnes issues des dispositifs d'aide à la création d'emplois, de la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) ainsi que de différentes associations professionnelles féminines, devraient en bénéficier, et ce, jusqu'à demain. «Cette louable action de formation a été initiée par le BIT-Alger au profit des dizaines de femmes ayant déjà mis sur pied une petite entreprise ou qui projettent de le faire. La CCI Seybouse encourage et soutient ce type d'initiatives visant la promotion, la formation et le développement des aptitudes entrepreneuriales. Cette formation est destinée aux femmes à faibles revenus afin de répondre à leurs besoins pratiques et stratégiques pour renforcer leurs compétences fondamentales dans le domaine de la gestion de l'entreprise et des personnes», nous a indiqué Tayeb Sahtouri, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Seybouse. Et ce n'est pas seulement au profit des femmes entrepreneurs de Annaba que le BIT entend mettre à profit son expertise dans les domaines du management, marketing, finances, ressources humaines, innovation, gestion des risques, production services et technologie. Les femmes de la wilaya de Khenchela, une trentaine, ont aussi été retenues. «Au total, environ une centaine de femmes managers issues de la région est du pays sont, dans un premier temps, appelées à suivre le programme Get Ahead. Doté d'un budget conséquent, ce dernier devrait s'étendre sur les 48 wilayas du pays et se tiendra 4 fois par an. Tous les secteurs d'activité sont concernés : services, industrie, textiles, agriculture, tourisme, communication, santé, technologies, bâtiment… au féminin. En choisissant de débattre des thèmes mettant particulièrement l'accent sur la promotion de l'égalité entre femmes et hommes dans le domaine entrepreneurial, le BIT et la CGEA aspirent contribuer à en finir avec certains stéréotypes toujours si bien présents. Une femme à la tête d'une entreprise, quelle que soit sa taille et son domaine d'activité, est encore perçu comme étant non-conforme aux usages établis», nous a précisé Saida Neghza, présidente de la CGEA. «C'est pourquoi les femmes managers doivent continuer à se battre, œuvrer à asseoir solidement leur crédibilité et faire preuve d'audace, surtout lorsqu'il s'agit de s'engager dans des secteurs d'activité typiquement masculins, où il ne leur est pas souvent facile de s'affirmer en tant que manager.s D'où l'importance de l'action Get Ahead dans notre pays», a insisté Khaled Haddad, directeur général de la CCI Seybouse, qui a mobilisé tous les moyens pour la réussite de ce programme, avec l'appui et l'accompagnement technique des experts formateurs du BIT. Relevant de l'organisation onusienne OIT, ce bureau, fort de près de 3000 fonctionnaires issus du monde entier, est représenté dans une quarantaine de pays, dont l'Algérie.