Plusieurs dirigeants du Monde arabe et d'Afrique sont éclaboussés par ce nouvel épisode de révélations sur les paradis fiscaux. Rois, chefs d'Etat, ministres et leurs proches sont cités comme détenteurs ou utilisant des sociétés offshores pour s'offrir des biens. Pas moins de 140 responsables politiques de 50 pays sont éclaboussés par les nouvelles fuites Panama Papers et dont les noms sont liés à 21 paradis fiscaux. Rois, chefs d'Etat, ministres et leurs proches sont cités comme détenteurs ou utilisant des sociétés offshores pour s'offrir des biens. Les rois du Maroc et d'Arabie Saoudite ainsi que le chef de l'Etat des Emirats arabes unis et l'ancien émir du Qatar sont éclaboussés par les révélations de 11,5 millions de documents provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca. Le roi du Maroc, Mohammed VI, apprécie particulièrement le paradis fiscal des îles Vierges britanniques. Grâce à la société SMCD Ltd installée aux îles Vierges britanniques, le roi du Maroc a acheté Aquarius W, une goélette de plus 41 mètres, et investi dans une société cotée en Bourse à Casablanca, Alliance développement immobilier. Il a même sollicité les services d'une autre structure offshore pour l'achat et la rénovation d'un hôtel particulier à Paris. Chargé de gérer les affaires privées du roi, Mohamed Mounir Majidi, son secrétaire particulier, est le gérant direct de la société SMCD Ltd qui a été liquidée en août 2013 et dont les fonds ont été transférés à une autre société offshore toujours établie aux îles Vierges et portant le nom de Langston Group SA et servant de véhicule de prêt à une société luxembourgeoise Logimed Investments SARL. Majidi est aussi administrateur de l'Immobilière Orion et, dans les documents révélés par le journal Le Monde, il est dit que Mohammed VI est à la fois «prêteur, emprunteur et bénéficiaire» de montages financiers destinés à l'acquisition d'un hôtel dans le 7e arrondissement de Paris. Le roi d'Arabie Saoudite, Salman bin Abdelaziz bin Abdelrahmane Al Saoud, est lui aussi un adepte des îles Vierges britanniques. Une société installée dans ce paradis fiscal a permis au roi de contracter des prêts immobiliers pour l'achat de résidences de luxe à Londres et un yacht. «Le roi Salman a joué un rôle assez flou au sein de la société luxembourgeoise Safason Corporation SPF SA, qui était actionnaire de Verse Development Corporation créée dans les îles Vierges en 1999 et d'Inrow corporation créée en 2002», indique les fuites de Panama Papers reprises par Le Monde. La société Inrow a bénéficié d'un prêt immobilier de 26 millions de dollars en 2009 et versé plus de 8 millions de dollars pour l'achat de résidences de luxe à Londres, et ce, pour le compte du roi, tout comme pour l'acquisition du yacht Erga immatriculé à Londres. L'actuel dirigeant des Emirats arabes unis, Khalifa ben Zayed ben Sultan Al Nahyan, est quant à lui bénéficiaire d'au moins 30 sociétés dans les îles Vierges britanniques. Des sociétés lui permettant d'être propriétaire de biens immobiliers commerciaux et résidentiels dans des quartiers de Londres pour une valeur de 1,7 milliard de dollars. L'ancien émir du Qatar, Hamad ben Khalifa Al Thani, devient en 2014 propriétaire d'Afrodille SA, détenant un compte au Luxembourg et des participations au capital de deux sociétés sud-africaines. Il est aussi actionnaire majoritaire de Rienne SA et de Yalis SA, toutes deux titulaires d'un dépôt à terme auprès de la succursale luxembourgeoise de Bank of China. Rami et Hafez Makhlouf, des cousins du président syrien Bachar El Assad, cités par les Panama Papers, trouvent aussi leur compte dans les paradis fiscaux. Ils se sont servis de sociétés offshores pour investir dans différents secteurs dont les télécommunications. Plusieurs dirigeants du Monde arabe et d'Afrique sont éclaboussés par ce nouvel épisode de révélations sur les paradis fiscaux. L'ancien président soudanais Ahmed Ali El Mirghani, d'anciens Premiers ministres jordanien et irakien, ou encore le Premier ministre du Qatar Hamed ben Jassim El Thani et Alaa Moubarak (fils de l'ancien président égyptien) font partie de la liste des détenteurs de sociétés-écrans ou offshores. De même que certains dirigeants africains, dont le neveu du président sud-africain Jacob Zuma, ou encore le fils de l'ancien président du Ghana, John Addo Kufuor et la veuve de l'ancien président guinéen Mamadie Touré.