Les contractuels de l'éducation continuent, pour la deuxième journée consécutive, la grève de la faim entamée lundi sous de mauvaises conditions climatiques. Environ 700 personnes logent une tente géante érigée le long d'une route, près de la cité 950 logements, à Boudouaou, à l'ouest de la wilaya de Boumerdès. La solidarité des habitants de cette cité avec les contractuels est sans limite. Avec leurs propres moyens, ils ont mis à la disposition des grévistes des bâches et offert des couvertures pour les protéger du froid et de la pluie. Entre la nuit de lundi et la matinée d'hier, 4 enseignants et 3 enseignantes ont été transférés en urgence vers l'hôpital. «La plupart de nous exerce le métier de l'enseignement dans des conditions très difficiles dans les localités les plus éloignées. Nous sommes habituées à la dureté de la vie. Mais ce qui nous fait vraiment mal, ce sont ces enseignantes qui passent les nuits loin de chez elles. Il y en a parmi elles celles qui ont quitté leurs enfants depuis plusieurs jours», regrette Kamel Merzouk, un des contractuels en grève de la faim. Se contentant d'eau et de sucre, les grévistes ont refusé les denrées alimentaires offertes par les habitants de Boudouaou. Le dispositif sécuritaire mis en place pour empêcher les enseignants de rejoindre la capitale, est toujours sur les lieux. Lundi, le ministère de l'Education nationale a interpellé les contractuels, leur demandant de déléguer cinq représentants pour de nouvelles négociations. «Les négociations de la veille n'ont débouché sur aucune avancée. Le ministère de l'Education nationale campe sur ses positions et ses propositions. Notre réponse était négative que ce soit pour les précédentes négociations ou pour celles de lundi.Nous n'accepterons aucune autre solution à part l'intégration, que nous considérons comme un droit légitime», déclare Bachir Saidi, porte-parole des contractuels de l'éducation. La menace de Mme Benghebrit de licencier les contractuels de leurs postes, ne semble pas trouver écho parmi chez ces derniers. «Avant que la tutelle nous démette, nous sommes déjà démissionnaires. Au lieu d'œuvrer pour trouver une solution à cette crise, le ministère de l'Education nationale persiste dans les menaces et la fuite en avant. Nous ne sommes pas seuls. Plusieurs syndicats, en signe de solidarité, enclencheront des protestations dès demain à travers les établissements scolaires sur tout le territoire national», ajoute notre interlocuteur. En signe de solidarité aussi, Soufiane Djilali président du parti Jil Jadid, s'est rendu à hier matin à Boudouaou pour apporter son soutien aux contractuels.