Alors que le ministère de l'Education persiste à faire la sourde oreille, des organisations de défense des droits de l'homme, des syndicats autonomes ainsi que des ONG internationales se solidarisent avec les enseignants contractuels. L'état de santé des 26 enseignants contractuels en grève de la faim se détériore. Huit d'entre eux sont dans un état critique. « Un médecin est passé ce matin s'enquérir de leur état de santé », a indiqué Mme Nacéra Ghozlane, secrétaire générale du Syndicat national autonome des professionnels de l'administration publique (Snapap), qui observe elle aussi par solidarité une grève de la faim. Quatre femmes ont eu une hypoglycémie, deux femmes ainsi que deux hommes ont souffert, quant à eux, d'une chute de la tension artérielle. Mme Ghozlane a déploré le mépris du ministère de l'Education, qui persiste à faire la sourde oreille même après le déclenchement de la grève de la faim. Aucun geste n'a été effectué envers ces enseignants grévistes, qui seront aujourd'hui à leur 8e jour de grève de la faim. « Même la commission de santé du ministère n'a pas été dépêchée sur place pour, du moins, s'enquérir de l'état de santé des grévistes et veiller à ce que leur vie ne soit pas en danger », déclare-t-elle. Des organisations de défense des droits de l'homme, des syndicats autonomes et des ONG internationales expriment leur solidarité avec les grévistes. Une délégation de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (aile de Ali Yahia Abdenour), conduite par maître Mustapha Bouchachi, s'est rendue sur place. Des représentants du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNPEST) et de plusieurs sections du Snapap leur ont, de leur côté, rendu visite pour les soutenir dans leur action revendicative. Un député RCD, Tahar Besbes, s'est rendu sur place en soutien à cette action de protestation. De l'étranger, les messages de soutien et de solidarité commencent à affluer. La Fédération des travailleurs de l'éducation, affiliée à la Confédération du travail (CNT) de France, se solidarise avec ces enseignants grévistes et dit soutenir leur action de protestation en vue de « mettre un terme à la précarité » dans laquelle ils se trouvent. Les grévistes déterminés Elle salue par-là même le « courage » des enseignants « ayant répondu favorablement à l'appel à la grève de la faim », lancé par le Conseil national des enseignants contractuels, affilié au Snapap. Cette organisation syndicale française « exige », comme elle le souligne aussi dans sa lettre de soutien adressée le 17 juillet aux grévistes, du gouvernement algérien de tendre l'oreille aux revendications « justes » de ces enseignants contractuels. De son côté, la fondation Solifonds, basée à Zurich (Suisse), déclare son « soutien total » à ce mouvement de protestation. « Par ce message, nous aimerions exprimer notre solidarité avec votre grève et soutenir vos demandes et revendications justes. Nous vous souhaitons beaucoup d'énergie et que votre lutte soit couronnée de succès », écrit Solifonds aux grévistes. Démunis physiquement, les enseignants grévistes gardent le moral intact et restent surtout déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. Ces grévistes de la faim réclament l'intégration des enseignants contractuels, dont le nombre au niveau national dépasse les 40 000. Ils réclament également les salaires de certains enseignants, qui n'ont pas été perçus depuis 3 ans, ainsi que le paiement des deux mois de vacances d'été (juillet et août).