La cité se trouve aux abords d'un oued hautement pollué. Les cités nouvellement réalisées manquent d'équipements publics pour répondre aux attentes et besoins des nouveaux habitants. Particulièrement en matière de loisirs et de prise en charge de la frange juvénile. Les pouvoirs publics, en réalisant ces lieux d'habitation aux appellations numériques et aux allures tentaculaires, donnent la priorité au logement seulement, la question des commodités ne viendra qu'ultérieurement. Quelques semaines à peine après le recasement de milliers de familles dans ces cités, les réclamations commencent déjà à se faire entendre. C'est le cas de la cité Houch Douar Ben Ziane, dans la commune de Bordj El Kiffan, qui a accueilli depuis l'année dernière, des centaines de nouveaux habitants. La cité, qui se trouve à une encablure d'un oued hautement pollué, a été réalisée très vite. Hormis les immeubles qui occupent la majeure partie de l'assiette foncière, aucune structure dédiée aux loisirs et aux sports n'a été réalisée. Aux abords des immeubles implantés à équidistance, des portions de terrain cernées par des murets grillagés font office d'espaces verts, de lieu de détente et de distraction. Mis à part ces parcelles de jardins improvisés, la cité est dépourvue de toute autre commodité ou aménagement. Les jeunes préfèrent se détendre dans les champs et vergers qui avoisinent leur cité ; ils y organisent d'interminables parties de football. Dans les entrailles de la cité, les jeunes prennent de plus en plus d'habitudes symptomatiques de l'oisiveté. Ils se regroupent dans les cages d'escalier, dans les allées de la cité et aux abords des immeubles. Les plus nantis d'entres eux prennent le bus et vont à Belcourt pour retrouver leurs anciens amis. «L'arrêt de bus se trouve à quelque 500 mètres de la cité. Et ce n'est pas un arrêt officiel, car il arrive souvent que les bus ne s'arrêtent pas», confie un habitant de cette cité. Outre les problèmes qui ont trait au manque d'équipements publics, certains habitants commencent à prendre de mauvaises habitudes. En effet, les résidants du rez-de-chaussée, pour délimiter les parcelles qui se trouvent sous leur balcon, installent des plaques de contreplaqué, de vieux tapis et autres haies improvisées, donnant aux immeubles des allures de bidonville. Par ailleurs, les détritus et les déchets ménagers commencent à s'amonceler dans les niches à ordures et dans l'allée principale qui longe le CW149. Les spécialistes sont unanimes à dire que ce genre de cités sont de véritables bombes à retardement et qu'il convient de les doter de commodités et d'équipements publics avant qu'elles ne deviennent des lieux de tension et de délinquance.