Entamé le 27 mars dernier, le mouvement de protestation des contractuels de l'éducation se poursuit. Même s'ils ont été empêchés d'entrer dans la wilaya d'Alger — objectif initial de leur marche — pour réclamer leur intégration dans des postes permanents, les protestataires continuent d'observer leur rassemblement dans la wilaya de Boumerdès. Les protestataires poursuivent également leur grève de la faim. Une dizaines d'enseignants, très affaiblis par les centaines de kilomètres de marche et la faim, ont été conduits dans des centres hospitaliers où ils ont reçu des soins, avant de retourner auprès de leurs camarades. «Nous resterons ici jusqu'à l'aboutissement de notre unique revendication : l'intégration ou rien», affirment les protestataires, qui ne donnent pas beaucoup de crédit aux appels de la ministre de l'Education nationale au dialogue. Déterminés à poursuive leur grève et à boycotter le concours d'avril, «le compromis» trouvé par la tutelle ne semble pas non plus intéressant pour M. Hamici, représentant de ce collectif, et ses camarades. «Nous ne participerons pas à ce concours auquel se présenteront également nos élèves d'il y a trois ou quatre ans. C'est une aberration pour ce que nous avons donné au secteur et un mépris pour la fonction d'enseignant», estime-t-il, expliquant que seule une décision d'intégration simple leur ferait changer d'avis. Le mouvement de protestation a le soutien de plusieurs partis politiques et organisations syndicales. Le Cnapeste a d'ailleurs organisé une journée de grève en signe de soutien aux enseignants contractuels, appelant le ministère et la direction de la Fonction publique à l'intégration de ces effectifs. Pour rappel, les années d'expérience dans le secteur seront valorisées sur une échelle d'un point par année d'exercice à hauteur de six points pour le concours du 30 avril. Le ministère de l'Education affirme que les portes du dialogue sont toujours ouvertes. Hier, Mme Benghebrit a instruit tous les directeurs de l'éducation à réunir les conditions optimales pour le déroulement du concours. Dans ce sens, la ministre a insisté sur la nécessité de préparer les documents attestant l'expérience des contractuels pour que ces derniers n'aient pas de difficulté à prouver leur expérience dans le dossier de candidature. Le nombre de postes dégagés pour le concours est de 28 000 pour les trois cycles de l'éducation. Le nombre de contractuels est estimé à 25 000.